Je connaissais le chef Nathanaël DUCTEIL de notoriété, et j’ai découvert ses oeuvres culinaires surtout durant le confinement. J’ai aimé son approche d’une cuisine raffinée et accessible avec des produits locaux. Il a gentiment accepté de répondre à mes quelques questions, et je l’en remercie grandement.
M. DUCTEIL, pouvez-vous vous présenter ?
Je suis un issu d’une famille de 5 enfants, j’ai grandi au LAMENTIN. Je suis un passionné de la nature, de jardinage, de pêche, j’ai mon petit potager et j’ai un petit faible pour les agrumes…
Quand avez-vous décidez de faire de la gastronomie votre métier?
La cuisine commence pour moi avec ma mère dès l’âge de 11 ans. J’aimais l’aider à préparer les accras, le gigot, le matoutou, les gâteaux, les jus de fruits… A mes 18 ans elle me décroche un job comme plongeur à l’habitation Lagrange… Et c’est là que je découvre la cuisine artistique.
Avec ma mère j’ai appris le goût, les saveurs, les assaisonnements…là c’est différent, je découvre les dressages l’aspect artistique et esthétique de ce qui deviendra mon métier et ma passion. Je fais ensuite deux rencontres fondamentales dans dans ma carrière: J. Crampon chef formateur du CFA où je vais obtenir mon bep et F.Sherer mon maître d’apprentissage à l’habitation Lagrange et à l’hôtel plein soleil.
En 2006 après une formation à « Alain Ducasse FORMATION » le propriétaire me propose le poste de chef de cuisine de l’hôtel Plein soleil poste que je ne quitterai plus jusqu’en 2016. Durant cette même année, je participe à la création du concept et à l’ouverture du restaurant de l’hôtel French coco. En une année non allons mon équipe et moi effectuer un travail acharné et intense qui nous permettra de recevoir quelques « distinctions » mais surtout de laisser quelques souvenirs culinaires à nos clients de l’époque…
Gratin dauphinois de patate douce
Vous organisez des ateliers pour les grands (et les petits), souhaitez-vous rendre votre savoir-faire accessible à tous ?
En 2018, après un voyage au Canada avec le CMT, je me met à mon compte avec une activité de consultant et une de chef à « domicile ». Un an et demi après, j’ouvre mon atelier de cours de cuisine et la table ma table d’hôte concept découvert au Canada. L’idée dans avec ces ateliers est de partager avec d’autres passionnés des moments autour de la cuisine, autour des produits frais de qualité. C’est aussi de donner la possibilité aux particuliers de se familiariser avec les astuces et techniques des professionnels sans l’obligation de résultat puisque le principe c’est avant tout de s’amuser.
Vous travaillez beaucoup les produits locaux, est-ce une mission que de valoriser ceux-ci pour vous?
Depuis 4 ou 5 déjà j’ai de plus en plus de compliments sur mon approche de la cuisine qui me montre que les gens me voient comme un militant. Quelqu’un qui tous les jours valorise le patrimoine culinaire à travers des recettes innovantes et modernes. Dans la rue les gens me pointent du doigt et quand ils tombent sur moi sur je vois de la fierté sur leur visage et c’est très touchant, marrant mais touchant.
Crème de Papaye verte
Quels sont vos projets et ambitions pour les prochaines années?
Nous avons la chance en Martinique d’avoir des variétés de poissons qui n’ont rien à envier aux autres poissons du monde entier. Nos crustacés et coquillages sont aussi extraordinaires et pourtant tous ces produits ne sont pas assez mis en avant, pas assez valorisés… certains poissons devraient l’être par le prix d’achat chez le pêcheur et par le prix de vente dans les restaurants… C’est en tous cas l’une de mes prochaines aventures: ouvrir un restaurant à concept autour des produits de la mer de notre île…
Avant le confinement, j’avais quelques doutes sur la pertinence de sortir un ou plusieurs ouvrages de cuisine… et bien ces doutes on été levés par les nombreux commentaires et encouragements à entamer la démarche…
Que souhaiteriez-vous que l’on apprenne de ce confinement? Et vous qu’avez vous appris de cette période ?
Poursuivre mon « combat » pour la valorisation des produits locaux, continuer à développer des concepts de restaurations et continuer à partager la passion de mon île à travers des ouvrages de qualité: ce sont là pour moi des informations importantes qui ressortent de ce confinement. Pour le reste, nous ne maîtrisons pas grand chose!!
Pour les plus curieux et les gourmands je vous invite à visiter son site internet : https://nathanaelducteil.com
Je crois que j’ai connu Madly sur les réseaux sociaux en 2010 (quelque chose comme ça). Déjà j’aimais son humour piquant, sa vision de l’économie et de l’entreprise, et surtout sa volonté d’aller au bout des choses. 10 ans après (déjà!) mon avis n’a pas changé, et j’ai découvert en plus sa bonne humeur et son intégrité. Elle a accepté de répondre à mes quelques questions, et je suis fière de pouvoir les publier sur mon blog! Bonne lecture!
Madly, qui es-tu? (Toi, ton parcours, tes hobbies…) Je suis Madly Schenin-King, trentenaire, martiniquaise, entrepreneure, mélange d’optimisme et de cynisme. Je suis née en Martinique et j’y ai faite ma scolarité jusqu’à en prépa. Je suis ensuite partie à Paris pour poursuivre mes études. J’ai fait des détours par l’Espagne et les États-Unis. J’ai pas mal voyagé. Puis j’ai commencé ma carrière en communication chez l’annonceur puis en agence avant de créé ma société.
Tu es à la tête de Majorine, peux-tu nous présenter ton entreprise? MAJORINE est un cabinet conseil et de marketing avec un fort intérêt pour le secteur touristique. Nous sommes deux. On est en mesure d’accompagner les institutions et les entreprises depuis la phase de réflexion avec les études de marché jusqu’à l’élaboration de contenus pour leurs supports de communication. On organise aussi des événements, notamment Welcome à la Maison, le salon des loueurs saisonniers. Tu diriges également Veille Tourisme Antilles, peux-tu nous en dire plus? Veille Tourisme Antilles est un magazine, une plateforme, dédiée à l’actualité économique du secteur touristique aux Antilles-Guyane. Le projet est né d’une frustration quand j’étais étudiante avant de devenir un média plutôt bien installé dans le paysage économique. C’est en partie grâce à Veille Tourisme Antilles que j’ai acquis mon expertise du milieu touristique.
Tu organises régulièrement des événements principalement autour du tourisme, peux-tu nous en dire plus ? Oui bien sûr. Nous avons plusieurs formats d’événements mais ils s’adressent essentiellement à une cible professionnelle ou semi-professionnelle : Welcome à la Maison, comme je le disais précédemment, est un rendez-vous annuel que nous organisons en Martinique et en Guadeloupe. Il est pensé à ceux qui font de la location saisonnière ou de courte durée. C’est pour le moment, notre événement phare. En parallèle, nous avons lancé Destination Tech, forum du digital pour les pros du tourisme, des loisirs et de la culture mais le Covid-19 nous a contraints à le reporter. Enfin, nous mettons régulièrement en place des rencontres en plus petit comité, sous forme de tables-rondes ou de mini-conférences pour animer l’écosystème touristique. Notre objectif est d’être incontournables.
Le tourisme est-il un cheval de bataille? Que souhaiterais-tu améliorer en Martinique et en Guadeloupe sur la question du Tourisme? Non, pas un cheval de bataille plutôt un des secteurs pour lesquels j’ai de l’intérêt et je crois qu’il y a encore pas mal de choses à faire. Je préfère parler d’ailleurs parler d’attractivité au sens large plutôt que seulement à travers le prisme des voyageurs d’affaires ou de loisirs. Nous devrions travailler à mieux qualifier l’offre, renforcer la cohésion entre les opérateurs, mieux valoriser l’économie de la connaissance et repenser la promotion du territoire.
Une conférence lors de la dernière édition de Welcome à la Maison
Quelles ont les projets et ambitions pour les prochaines années? D’un point de vue professionnel : développer ma société, diversifier mes activités. D’un point de vue personnel, continuer à profiter de la vie.
Si tu devais dénoncer quelque chose en Martinique ? Les embouteillages. Le manque de vision politique. Les lenteurs administratives. Le scandale du chlordécone.
Et si tu devais valoriser quelque chose en Martinique ? J’ai eu de la chance dans mon parcours de tomber sur des personnes qui m’ont vraiment aidée, souvent en mettant la main à la poche. On sous-estime trop souvent l’apport de ceux qui font avancer les choses. Parfois il suffit d’une personne pour qu’un projet voie le jour.
Un dernier mot? Merci à toi, tu fais partie de ceux auxquels j’ai pensés à l’avant-dernière question 😉
En cette journée internationale de lutte pour les droits des femmes, j’ai souhaité interroger une femme inspirante, aujourd’hui incontournable dans son secteur, qui travaille sur des événements autour de l’épanouissement des femmes au quotidien. Je suis honorée qu’elle ait accepté de répondre à ces quelques questions et j’espère que vous prendrez autant de plaisir que moi lorsque vous lirez ses mots ! Merci Karline !
Karline, qui es-tu?
Je suis jeune femme de 37 ans, maman depuis 9 ans (ma plus belle réalisation), chef d’entreprise depuis bientôt 3 ans et dans la Com’ et l’évènementiel depuis plus de 16 ans ! On me surnomme « wonderkikine », pour faire référence à une pile électrique qui ne s’arrête jamais (rires !) perchée sur ses talons !
A 5 ans, je voulais être chanteuse mais avec ma voix rauque qui n’a clairement aucun talent en la matière, j’ai vite évacué cette piste. A 10 ans, je voulais être hôtesse de l’air mais ma peur bleue de l’avion m’a fait réviser ma copie. A l’époque, je ne comprenais pas comment des centaines de personnes pouvaient flotter dans les airs grâce à une structure aussi lourde et avec de si petites ailes ! A 17 ans, je me voyais déjà en blouse blanche dans les laboratoires à travailler pour la recherche médicale et éradiquer toutes de formes de maladies de cette planète d’où mes études à la faculté de médecine de Bobigny… Puis comme Obélix dans la marmite de potion magique, je suis tombée dans le tourbillon de l’évènementiel et de la com’… Et cela fait maintenant plus de 16 ans que cela dure !
Tu as créé ton agence Kfée’in en 2016. Peux-tu nous la présenter, et peux-tu nous dire pourquoi tu l’as créée? Ce qui t’a motivée à te lancer dans cette aventure ?
… (soupirs) ! Bientôt 3 ans et je me regarde encore parfois dans le miroir et je me dis « Tu l’as fait kikine ! You did it my girl ! ». Je suis surtout fière d’avoir réussi à gérer mes peurs et de m’être donnée les moyens de mes ambitions.
Je me rappelle avoir beaucoup douté, c’était une décision très difficile à prendre. C’est là que l’expression « sortir de sa zone de confort » prend tout son sens. J’ai eu une expérience très enrichissante qui a duré un peu plus de 13 ans dans mon ancienne boîte où j’avais en charge le département communication – événementiel de l’entreprise.
Il arrive simplement un moment où l’on aspire à autre chose, on change de regard, on souhaite suivre et développer sa propre vision. Ce moment où il est grand temps de croire en soi… C’est ainsi que l’agence de communication et évènementiel Kfée’in a vu le jour. Elle est spécialisée dans l’organisation d’événements, le conseil en communication et les relations presse.
Tu as créé et tu gères plusieurs événements aujourd’hui incontournables : la Ladies Break et le Salon Entr’Elles notamment, comment fais-tu pour jongler entre tes événements, tes clients et ta vie personnelle?
Je mets ma cape de Wonderkikine et tout se passe très bien ! Blague à part, je ne vais pas être très originale mais c’est une question d’organisation. Mon expérience me permet d’aller beaucoup plus vite, d’être bien plus productive qu’à mes débuts. Je suis plus attentive pour être plus efficace par la suite. Ce que j’apprécie énormément avec le fait d’être à mon compte, c’est que j’aménage ma vie comme bon me semble, donc j’arrive à trouver du temps pour moi et les miens. Je m’épanouis dans mon travail mais mon socle c’est ma famille et tout particulièrement ma petite fée, Kelyss. Tout est complémentaire, tous les maillons de la chaîne sont importants.
On se doute que cela ne doit pas être facile tous les jours d’être femme et chef d’entreprise, pourtant on te voit souvent souriante, comment fais-tu ?
Quoi de plus beau qu’un sourire, que ce soit sur une femme ou un homme ! Je parle souvent de la « puissance » du sourire, c’est parfois même une arme dans certaines situations délicates. Je suis persuadée qu’il existe des études sur les bienfaits du sourire (j’irai vérifier sur google juste après !),et très certainement des vertus thérapeutiques !
Je souris souvent, sûrement pas tout le temps. Je suis, en tous cas, généralement d’humeur égale quel que soit mon état (intérieur). Je suis persuadée que le simple fait de sourire rend heureux !
Qu’as-tu appris et que souhaites-tu développer ou faire passer comme message avec ton agence et tes événements ?
J’ai appris à rester concentrée, à rester focus sur mes objectifs quel que soit ce qui se passe autour. Essayer tant que possible d’avoir de l’avance, cela passe par l’innovation et la capacité de pouvoir concrétiser rapidement un projet. Nous sommes nombreux à avoir des idées mais peu à savoir/pouvoir les concrétiser. J’apprécie particulièrement le fait d’échanger avec des personnes inspirantes.
J’ai des projets pleins la tête et l’envie furieuse d’en réaliser encore quelques uns… J’aime créer, développer des concepts avec des touches d’innovation. L’agence Kfée’in se positionne aujourd’hui comme une agence qui se veut créative et innovante.
Tes projets tournent souvent autour de la femme : valorisation, bien-être, empowerment… Est-ce un combat que tu mènes ? Une cause que tu souhaites défendre ?
Non, je ne mène pas de combat, je ne défends aucune cause mais je suis juste sensible en effet à l’évolution de la condition féminine. J’ai envie que les femmes s’épanouissent, évoluent personnellement et professionnellement, qu’elles soient plus solidaires, qu’elles soient plus visibles et dans tous les milieux. Je fais ma part, très simplement. J’ai commencé avec un événement bien-être pour les femmes la « Ladies Break », puis grâce à la collaboration avec Madiana Congrès, un Salon de la Femme « Entr’elles » (qui revient bientôt les 16 et 17 mars ! Petit placement produit discrètement ! ). Un bel événement arrive bientôt, toujours à destination des femmes mais sur une thématique spécifique.
Peux-tu nous en dire plus sur tes projets et ambitions pro et perso ?
Passer le fameux cap des 3-5 ans pour commencer (rires !) Développer l’agence est ma grande priorité. Et pourquoi pas, créer une armée de « wonderkikine »… N’ayez pas peur je rigole ! Il y a des choses à venir mais je ne peux vous en dire plus pour l’instant… j’y travaille !
J’ai bien entendu des projets personnels mais que je garde pour moi 🙂
Si tu devais améliorer quelque chose en Martinique, ce serait quoi?
Parmi tout ce que je pourrais citer, je retiendrais que nous avons trop les « coups de gueule » faciles et les « coups de cœur » encore trop difficiles. On du mal à valoriser, féliciter tout simplement. Lé i bon, di i bon ! Je suis pour les critiques à condition quelles soient constructives, qu’elles nous permettent de nous améliorer. Si déjà on arrivait à faire ça, la Martinique avancerait un peu plus vite, non ?
Un dernier mot en ce jour de lutte pour les droits de la femme ?
La route est encore longue, je peux le voir au quotidien, même dans des petites réflexions anodines. Il ne faut pas tomber dans la banalisation de cette journée, alors restons unis et mobilisés (femmes et hommes) pour l’égalité des sexes ! Il faut certainement réfléchir à des actions innovantes.
J’ai vraiment connu Alexandra en 2011 quand elle m’a donné la chance d’animer une chronique hebdomadaire en radio sur Martinique 1e. Puis chacune a suivi son chemin professionnel, et lorsqu’elle a monté son association pour aider les femmes atteintes de tout type de cancer, j’ai été frappée par son dynamisme, son sourire, son côté toujours positif, et son dévouement. Elle mène un combat absolument magnifique, et je souhaite à travers cette interview mettre en avant tout le travail qu’elle accomplit avec son association et toutes les femmes qui l’entourent. J’espère que vous aurez autant de frissons que moi en lisant ces quelques lignes…
Alexandra, peux-tu nous dire qui tu es ?
Cette question est toujours compliquée pour moi… C’est plus évident de parler des projets, des actions… Parler de soi… Je me demande toujours si je suis un sujet en fait… Je me plie en général à l’exercice de bon gré mais en me disant… « Je sais pas si cela va intéresser les gens ou leur apporter quelque chose ». Mon éternel phare « apporter quelque chose », Alex life matter. En quoi, mon petit passage sur la planète terre à ce moment précis de l’histoire a pu faire un peu de bien… J’ai 40 ans, je suis ce qu’on appelle une « communicante ». Tombée dans le chaudron de la com dès le lycée. Je me souviens on avait créé une radio au Lycée Acajou 2… On émettait entre 12h et 14h dans la permanence. A l’époque il y avait même Binok aka Frédérick Germain de Papa Tank. Ensuite, à 18 ans j’ai découvert par hasard RCI avec le Caraïbes Jeune quand j’étais en prépa, et ça a été une évidence. J’adorais ça. 22 ans plus tard, j’ai travaillé chez plusieurs médias et à chaque fois avec beaucoup de bonheur, j’y ai rencontré des ami.e.s, des collègues, des auditeurs et auditrices fantastiques qui m’ont beaucoup appris sur ce métier bien sûr mais aussi sur la vie. Dans tes questions tu m’as demandé de parler d’un hobby… je trouvais pas et puis, je me suis dis: « Mais oui! Bien sûr! ». J’adore lire. Quand je me plonge dans un bouquin… Je m’immerge dans une époque, un lieu, avec des personnages… et tant que je n’ai pas dévoré le livre jusqu’à la dernière page… les personnages m’habitent. Ils vivent avec moi, mangent avec moi… Leur temps est mon temps. J’adore cette sensation. Il y a une citation qui dit « La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas »… Je la comprends aisément.
Tu as créé l’association Amazones, peux-tu nous la présenter et nous dire pourquoi tu l’as créée ? Dans quel but ?
Amazones est une association loi 1902 que nous avons fondé il y a 1 an et demi, en octobre 2017. Cette association a pour but d’accompagner les femmes touchées par le cancer et leur entourage. Quand j’ai commencé Amazones, avec quelques ami.e.s, je pensais juste organiser une expo photo sur la thématique « Femme, belle et rebelle », afin de réconcilier celles qui avaient été confrontées au cancer du sein. C’est une maladie qui attaque les symboles « usités » de la féminité… Cheveux, seins, pilosité, libido… L’objectif était de nous réconcilier avec cette nouvelle Elle, certes différente mais toujours féminine et belle. Il s’agissait également de sensibiliser le plus grand nombre par le truchement de l’art, art visuel avec de merveilleux photographes, art vivant avec les concerts et art cinématographique avec le documentaire « Amazones, l’Art de Revivre ».
Et puis, j’ai rencontré les Amazones. Nous nous sommes trouvées, reconnues, aimées… Il était impensable de faire l’exposition à la Villa Woz en 2017 et de se quitter. On avait ouvert la boite de pandore, il y avait tant à faire à l’époque pour améliorer le parcours de soins de ces femmes que nous avions rencontré pendant l’exposition, qu’il était impossible de revenir à la vie d’avant. Quand la Villa Woz a fermé ses portes, on avait le sentiment d’abandonner ces femmes… On s’est tout de suite mis en axe pour que nos actions se poursuivent concrètement sans attendre le prochain Octobre Rose… Tu sais quand on sait ce que cela fait d’être embarqué dans ce parcours de soins difficile, on a pas envie de se dire qu’il y a des personnes qui y vont toute seules, sans être armées, entourées, chouchoutées… À notre niveau, on pouvait changer les choses, alors on le ferait sans attendre que la solution vienne d’ailleurs. Nous avons pensé l’association pour les femmes confrontées au cancer quel que soit le type de cancer, pas uniquement le cancer du sein.
T’attendais-tu a un tel engouement de l’association?
Le succès de l’association et de ses actions a été immédiat et se confirme de mois en mois. En fait, il y avait une véritable attente sur l’accompagnement des femmes touchées par un cancer chez nous. Des actions d’information et de prévention étaient organisées par l’AMREC, et la Ligue, mais il manquait assurément un accompagnement en parallèle des traitements médicaux ( chimio, radiothérapie chirurgie). Les soins oncologiques de support par exemple (sport adapté, attaché de foulard, make up, sophrologie, acupuncture etc) dont les effets sur l’amélioration du moral et donc de la survie des personnes en soins n’est plus à démontrer, étaient quasi inexistants. Idem pour une information qui nous ressemble. Toute la littérature médicale était à destination des blancs. Les Noir.e.s étaient oublié.e.s. Je suis heureuse de voir que petit à petit les choses changent. Des associations telles que Atoumo, association de soignants à Clarac, Ma tété et la Ligue organisent ainsi régulièrement des ateliers, et des évènements à destination de ce public. L’ERI, espace d’information et d’orientation basé à Clarac, propose pléthore de documentation depuis avril 2018. Depuis 1 an, ça bouge, et c’est tant mieux! Il reste tant à faire!
Je suppose que cela ne doit pas être facile tous les jours de gérer l’association notamment sur le plan humain, comment fais-tu pour être toujours aussi souriante?
Détrompe toi! C’est un bonheur de travailler avec les amazones. On se dit souvent qu’on adorerait avoir notre maison à nous et ne faire que ça. Il peut arriver qu’on se retrouve, au Nid, assises sur notre tapis, thé à la main, à 23h à refaire le monde, à envisager comment améliorer le fonctionnement de notre association, mieux venir en aide aux femmes qui nous contactent. On est très protectrices les unes envers les autres. Quand nous accueillons une nouvelle amazone nous essayons d’être les plus présentes possible. Bien sûr, il y a des histoires racontées qui font mal au ventre… d’autres qui me font rentrer avec un sanglot dans les yeux, et des amazones parties dans les étoiles… Mais ce que nous retenons c’est la chance d’être en vie.
L’association est vachement joyeuse. Tu entends souvent des éclats de rire, des vannes, des confidences, on se fait beaucoup de câlins aussi. On respecte énormément le rythme de chacune. Certaines ont envie une fois l’étape du nid passée, de voler ailleurs, on est ok avec ça. D’autres veulent aider après avoir été elles même aidées… Là aussi on est ok. C’est un petit miracle Amazones.
On a aussi des bénévoles et des intervenants juste extraordinaires. Ils sont… je trouve pas de mots. Un jour, lors d’une réunion d’information avec eux… Une amazone a été saisie par les larmes et est partie… Quand je lui ai demandé après la réunion ce qui n’allait pas, elle m’a répondu : » Mais Alex, ces gens, ils nous connaissent même pas… Et ils sont là pour nous. C’est pas possible! ». Ces gens, ces bénévoles, ils font battre nos coeurs.
Bien sûr, c’est beaucoup beaucoup de travail… ça c’est indéniable. Je pense que peu de personnes réalise les nuits à bosser, les week ends sacrifiés, les amis qu’on voit moins… Et il faut avoir un chéri, si on en a un, compréhensif ou engagé comme on l’est. Mais au final… quel bonheur quand on sent que on a réalisé un petit îlot de bonheur pour des personnes que la vie a parfois malmené.
Et sur mon sourire… Comme c’est pas la première fois qu’on me fait la remarque… Je crois que je suis comme ça en vrai. Une méga optimiste et puis je me sens mieux quand je smile, alors je smile! Il ya une chanson de Kirk Franklin, « Smile » qui pourrait être mon mantra! Je vous la recommande!
Qu’as-tu appris et que souhaites-tu développer avec l’association?
Ce que j’ai appris? Que rien n’est impossible… Mais je le savais déjà! (Lol) En fait, mes intuition se sont confortées avec Amazones. Je crois formidablement, intrinsèquement en la capacité du peuple martiniquais à réaliser des choses exceptionnelles. Je crois que nous avons trop longtemps cru que le salut viendrait de quelqu’un d’autre que nous même. Je crois que nous avons leurré des générations de femmes et d’hommes avec le mythe du poto milan, alors que les femmes voulaient juste être des femmes. Je crois que nous sommes bons, et que nous ne demandons que des occasions de le prouver.Je crois que nous sommes beaux et belles et que nous ne le disons pas assez. Je crois que le pouvoir est entre nos mains à chacun et que le jour ou nous le mettrons en action, il n’y a pas grand chose qui nous arrêtera.
Quels ont les projets et ambitions de l’association pour 2019 et les prochaines années?
En Martinique, nous souhaitons ardemment emménager dans un espace plus grand. Une maison qui nous permettrait d’être plus à l’aise. Aujourd’hui le nid est trop petit!! Nous travaillons à nous structurer suffisamment pour avoir des employé.e.s qui assurent le fonctionnement de l’association en plus du bénévolat. Nous avons encore une sacrée feuille de route encore pour 2019, amélioration de notre site internet, rénovation de lieux de soins, l’exposition bientôt au Ministère de l’Outre Mer, de nouveaux festivals pour le documentaire, le magazine Amazones #2… Et puis l’ouverture de Amazones en Guadeloupe et en Guyane peut être à la Réunion qui nous en a fait la demande. Tahiti, quand à elle, a déjà crée Amazones Pacific en juin 2018.
Tout va très vite, très très vite ! C’est la raison pour laquelle nous avons besoin d’aide et nous cherchons de nouveaux bénévoles pour grossir nos rangs mais aussi des mécènes. Cela serait formidable comme cela se fait ailleurs en France qu’une grande entreprise nous accompagne. Rose Up par exemple en France est soutenue par la Fondation Loréal et par le Printemps. Je lance un appel à nos chefs d’entreprise!
Notre objectif, mais cela commence à être le cas (en Martinique), c’est qu’aucune femme d’Outre Mer, qu’elle se fasse soigner chez elle ou en France, ne se retrouve, seule, isolée, sans réponses, sans options qui la concernent. C’est de créer une espèce de sororité par delà mers et océans.
Si tu devais améliorer quelque chose en Martinique, ce serait quoi?
Notre confiance en nous. « Sé zié ki kapon » disait mon père… On a un savoir-faire extraordinaire! Des compétences qu’on nous envie. Un pays magique… Et des gens… en or. Au quotidien, je vois bien qui nous aide en achetant un magazine, en nous accompagnant à leur façon et qui fait des discours. L’ARS nous soutient et c’est un grand pas pour nous afin de maintenir toutes les merveilleuses actions crées avec des bénévoles.
Quand je vois que des radiothérapeutes reçoivent des patients dans des bureaux ou la clim ne fonctionne plus, que des médecins prennent un temps de fou pour faire rentrer des infos sur des ordinateurs de mathusalem, que le service hémato fonctionne à minima, que les oncologues font un turn over de ouf, que le délai de prise en charge du patient peut être amélioré ainsi que la cohérence de son parcours de soins, qu’on ne sait toujours pas à quel saint se vouer sur la question du chlordéconne… Je me dis que avant d’investir dans des machines coûteuses… Investissons sur l’amélioration des conditions de travail des soignants et donc de la prise en charge des patients. L’urgence elle est déjà là. Réfléchissons à une problématique cancer sur 15/ 20/30 ans sans visées électoralistes, établissons une vraie stratégie cancer sur notre territoire et après déclinons les outils. Aujourd’hui, on fait l’inverse… On voit ce à quoi cela nous a mené. Je ne désespère pourtant pas que les bonnes décisions soient prises dans l’intérêt collectif.
Un dernier mot?
Je vous aime. Merci à toutes et tous.
Pour joindre l’association par téléphone : 0696861123 ou par mail : projetamazones@gmail.com
Site web : http://www.projetamazones.com
Crédit photo : Mlle Fwaiiz, Benny, Alice Des Merveilles.
Vous ne pouvez pas être passé à côté des témoignages de Martiniquais, qui racontent pourquoi ils aiment la Martinique, ce qu’ils y ont vécu, et ce qu’ils souhaitent pour elle et ses habitants. Je vous laisse découvrir Claude ARNERIN (qui a accepté de nous en dire un peu plus) à l’initiative de ce magnifique projet « Martiniquais : Humans of Madinina ».
Qui es-tu Clardio?
Waouuu, c’est un exercice difficile ! Je suis un citoyen du monde au cœur de la Caraïbe, qui vit en Martinique. Je suis un autodidacte qui a une passion pour les nouvelles technologies, mais aussi un homme qui aime les défis. Ma devise: « Toujours plus loin, toujours plus haut. »
Pourquoi la photo te passionne-t-elle?
J’ai commencé la photo en 2007, après avoir perdu mon emploi. J’avais alors du temps, je parcourais la Guadeloupe ( à l’époque où j’y vivais ) avec mon appareil à la recherche de beaux clichés.
La photo m’a aidé à remonter la pente. Pour moi, c’est un exutoire qui me donne l’opportunité de partager avec les autres ma vision du monde.
Raconte nous ton projet « Martiniquais »
La naissance du projet remonte au mois de Novembre 2015, je rentrais d’un voyage à Vancouver avec des étoiles plein les yeux. Un soir, je reçois le coup de fil d’une amie qui me demande de regarder à la TV, “HUMAN” de Yann Arthus- Bertrand, le grand spécialiste de la photographie aérienne qui, à travers des vidéos, relate l’humanité, sous tous ses angles. Son projet m’a fortement inspiré. Etant photographe, je me suis dit: « Pourquoi ne pas mettre en photos tous ces visages qui enrichissent notre île ? »
Plus tard, au mois de Janvier 2016, dans la naissance de cette idée, je découvre le projet photographique « Humans of New York » de Brandon Stanton, qui donne la parole aux New-Yorkais.
C’est décidé, je fais une ôde à la Martinique, à travers la richesse et la diversité de ses habitants : Les Martiniquais.
Quelle expérience en tires-tu?
Que du positif ! Ca m’aide à grandir et aussi à comprendre que la vie est complexe ici. Mais que nous avons cette opportunité de vivre dans un environnement merveilleux. Ça semblera bizarre, mais je suis un grand timide, ce projet m’aide à aller au-delà, car aborder ou contacter une personne que tu ne connais pas n’est pas un exercice facile. Au-delà des clichés, il y a des personnes merveilleuses en Martinique.
Et je comprends que nous devons aller au delà de ce que nous voyons.
As-tu d’autres projets en cours?
Non. Car le projet “ Martiniquais ” me prend beaucoup de temps.
Je dois finir la saison 1. Ensuite m’atteler à la préparation de la saison 2 avec des nouveautés.
Si tu devais formuler une question commençant par « Et si? » Quelle serait-elle?
Et si nous partagions plus d’amour entre nous ?
Un dernier mot?
Merci, car souvent nous ne prenons pas le temps de dire merci.
Merci aux personnes qui m’aident sur ce projet .
Merci aux participants et futurs participants de ce merveilleux projet.
Et merci à toi Clardio, pour cette ôde aux « Martiniquais » 😉
En attendant le site Internet, je vous invite à suivre ce beau projet sur les réseaux sociaux
Qui es-tu Léa? Vaaaste question! je vais tenter d’y répondre le plus simplement que possible ☺. Âgée de 28 ans, je suis née à Paris dans le XIIème arrondissement, d’un père martiniquais et d’une mère guadeloupéenne. J’ai grandi en Martinique entre le François et le Lamentin. Très attachée à mes cultures – cette expression me tient à cœur – je suis martiniquaise, guadeloupéenne, caribéenne, française et européenne. Toutes ses influences m’ont modelée et j’ai fini par accepter qui je suis sans peur des libellés.
2. Quel est ton parcours personnel et professionnel?
Partie étudiée à 19 ans en France Hexagonale j’ai pu me perfectionner dans des domaines qui me passionnaient sans contraintes. Les trois principaux sont le commerce international, la communication et le tourisme. J’effectue actuellement un Master 2 en Tourisme Durable et aménagement dans la faculté d’éco-droit sur le campus de Schoelcher de l’université des Antilles.
J’ai fait pléthore de petits boulots cela va d’hôtesse d’accueil à tutrice de formation en passant par l’enseignement et le tourisme.
3. Tu es engagée bénévolement auprès d’associations. Pourquoi cet engagement bénévole? Et pourquoi ces associations ?
Mon engagement trouve son fondement dans l’aide à l’Autre. J’ai pris conscience assez tôt d’être privilégiée. Pas dit riche, mais bien privilégiée.
Des parents aimants, de la nourriture, un endroit sûr où vivre, la possibilité de m’épanouir et d’étudier ce qui me passionne, toutes ces petits choses que l’on considère comme acquises. Ayant eu tout cet amour, je me suis dit qu’il était un devoir pour moi de le redistribuer en aidant d’autres personnes, comme moi même, qui eux n’avaient pas forcément eu toutes les cartes que j’ai eu.
4. Quel regard portes-tu sur le bénévolat aujourd’hui?
À mon sens lorsque l’on fait du bénévolat notamment dans l’action social et l’humanitaire, il est important de garder à l’esprit qu’en face de soi, l’on a des femmes et des hommes, dans une mauvaise passe à un moment précis de leur vie mais que demain est un autre jour et que cela ira mieux.
La notion d’humanité est pour moi primordiale pour comprendre pourquoi le bénévolat est de plus en plus plébiscité. Certaines couches de la société qui n’avaient jusqu’alors aucune idée du besoin ou de la détresse qui les entourait la voient de leurs propres yeux.
En Martinique le lien social a toujours été très fort, dans le quartier, dans l’immeuble, le fait de vivre ensemble nous permet de savoir qui est dans le besoin et généralement l’aide est juste comme il faut sans chichi et sans compteur. Cela fait partie de notre ADN, mais je suis une éternelle optimiste et je me raccroche à l’idée que cela existe toujours ;-).
5. Depuis combien de temps es-tu bénévole?
C’est lors de mon arrivée au Lycée que j’ai commencé à m’investir (beaucoup trop au goût de mes parents) dans le milieu associatif tout d’abord. Le bénévolat dans le domaine social et humanitaire est revenu dans mon parcours de vie lorsque j’ai décidé de m’établir en Martinique il y a un peu moins de 2 ans.
6. Parles-nous des associations auprès auxquelles tu es engagée, des expériences professionnelles et personnelles que tu as vécues, et ce que tu en retiens.
Les deux associations dans lesquelles je suis engagée sont Jahaïr et Soulajé Difikilté Frew – SDF. L’action de Jahaïr est essentiellement centralisée sur Haïti, où on aide, depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010, un petit village qui se situe dans l’Artibonite, le village Noé. Les membres de l’association font régulièrement des actions, en Martinique, afin de récolter des fonds pour permettre au village d’avoir de l’eau, de maintenir l’école ouverte pour les enfants du village, et prochainement un dispensaire doit être mis en place.
Un documentaire a d’ailleurs été tourné sur la dernière mission de Jahaïr en partenariat avec l’école ILERI de Paris, « Chimen Lanmou » de Yannis SAINTE-ROSE. Jahaïr n’est pas la seule association a aider ce village, l’action est multiple et donc plus forte.
Concernant SDF l’action est uniquement sur la Martinique, et c’est une association qui a pour but d’aider les acteurs qui agissent déjà en faveur des personnes en situation. On retrouve dans nos partenaires l’ACISE Samu sociale, ou en encore le CRC en mettant à disposition des bénévoles notamment. À terme l’action de SDF s’articule autour de deux grands projets :
– un food-truck qui permettra une réinsertion par le travail ;
– une plate-forme collaborative permettant à tout un chacun de rentrer en contact avec n’importe quelle association martiniquaise qui aurait besoin de bénévoles.
Je suis juste membre de Jahaïr, mais j’ai pu vivre une expérience exceptionnelle, avec cette association j’ai pu réaliser un de mes rêves, aller à Haïti. La mission humanitaire n’a duré qu’une semaine, en février 2014, c’est d’ailleurs lors de cette mission qu’a été tourné le documentaire dont je parlais précédemment. J’ai eu le privilège de pouvoir participer à l’aide apportée au village en ramenant tout le matériel collecté des mois durant par les bénévoles en Martinique et sur Paris. Avoir le privilège de fouler cette grande terre d’Histoire, de rencontrer des haïtiens remplis de joie de vivre, je sais que cela fait cliché mais c’est Tellement Tellement Vrai!
J’ai été la chargée de communication de SDF durant un peu plus de 18 mois. Ce type d’expériences est toujours fort en émotion, car on se donne à fond et on croit à tous les projets mis en place; mais certaines fois la vie nous rappelle à des obligations et j’ai du arrêter car ce poste demandait une grande disponibilité que je ne pouvais plus donner (j’ai repris mes études en Master 2 en septembre 2104).
« Savoir donner, s’investir, sans s’oublier !» voilà ce que j’ai appris lors de mes différentes expériences de bénévolat. J’essaye d’utiliser cette apprentissage partout dans ma vie.
7. Si tu devais formuler une idée, une réflexion, commençant par « Et si… » quelle serait-elle?
Et si l’action devenait le moteur premier. Attention je ne dis pas que la réflexion n’a pas sa place, mais le « Il faut » ou le « il faudrait » devrait être banni de nos vocabulaires.
Et si on s’asseyait pour créer le plan d’action pour aider ne serait-ce qu’un peu l’ensemble des êtres vivants de notre planète.
8. Un dernier mot?
Le bénévolat est une des formes que votre aide à l’Autre peut prendre, mais un regard, un sourire, porter les sachets d’une personne âgée, cela aussi peut nous rendre l’humanité si fragile qui nous lie.
Où que vous soyez, vous pouvez aider !
La question courte mais ô combien difficile ! Je dirais simplement un jeune homme, oui à 32 ans, nous sommes encore jeunes, non ? Je suis donc un « jeune » homme, journaliste, chef d’entreprise et papa en même temps. Passionné par son métier, un amoureux de la vie et fan de patisserie ! Merci papa (mon père était patissier).
Quel est ton parcours personnel et professionnel ?
J’ai effectué l’essentiel de mes classes en Guadeloupe. Après un baccalauréat Economie et Social et une première année d’études à l’Université des Antilles et de la Guyane (DEUG Economie et Gestion), je suis partie à Toulouse afin de poursuivre mes études avant de rejoindre Paris. Durant ma vie étudiante, j’ai bien évidemment touché à différents domaines et métiers variés tels que la restauration ou encore, l’hôtellerie, secteurs d’activité de l’entreprise familiale en Guadeloupe et j’ai également travaillé à la CAF et dans une agence d’hôtes et hôtesses en événementiel, tiens ! Une expérience inédite mais super enrichissante. Après les études, j’ai effectué un crochet par Londres où j’ai vécu un peu moins d’un an et ensuite, retour aux Antilles en 2011. C’est à partir de là qu’a débuté ma carrière de journaliste. En mars 2012, j’ai rejoint la rédaction de RCI Guadeloupe en tant que journaliste sportif pigiste puis j’ai rejoint la rédaction de RCI Martinique, j’ai navigué entre les deux rédactions durant près de 5 ans avant de me lancer dans l’aventure de l’entrepreunariat.
Pourquoi le journalisme? Qu’est ce qui te plaît dans ce métier ?
Pour moi, c’est le plus beau métier du monde et ce, quelle que soit l’échelle à laquelle vous le pratiquez. En étant journaliste, chaque jour vous êtes au contact de sujets divers et variés, vous découvrez de nouveaux lieux, vous faites de nouvelles rencontres et ainsi de suite. Se lever le matin, arriver à la rédaction et ne pas savoir ce qui vous attend, l’innattendu, chaque jour vous devez vous adapter à l’actualité, faire preuve de réactivité. Ce que vous faites le lendemain peut-être à l’opposé de ce que vous avez traité ou couvert la veille. Un enrichissement quotidien, en résumé. Sur le plan personnel, le métier colle parfaitement à ma personnalité car je suis curieux de nature, j’aime rencontrer de nouvelles personnes, échanger avec elles, approfondir des sujets et thématiques et bien évidemment, le principal : informer la population. Apprendre soi-même, mettre en forme pour ensuite transmettre à autrui afin qu’il puisse mieux comprendre un sujet d’actualité ou une problématique.
Tu es fondateur du site d’actualité Mediaphore, explique-nous pourquoi tu as souhaité développer ce site et quelle est sa vocation ?
A travers Mediaphore, j’ai tout simplement souhaité apporté ma vision du traitement de l’actualité en outre-mer. Je n’ai rien inventé, j’ai simplement eu la chance de voyager, d’échanger avec de nombreuses personnes lors de ces dix dernières années donc je m’inspire de ce que j’ai vu et appris et je l’adapte à l’échelle locale et régionale. A travers mes rencontres sur le terrain notamment, j’ai constaté que bon nombre de nos compatriotes ultramarins ressentaient le besoin de mieux comprendre l’actualité, les problématiques actuels, les sujets et faits d’actualités. Si nous relayons l’actualité comme tout média, Mediaphore a pour vocation première d’analyser l’actualité propre à l’outre-mer. L’analyser mais aussi l’expliquer de manière simple et intuitive. C’est aussi pour cela que nous n’hésitons pas à nous appuyer sur des photos, des infographies et vidéos. En lançant Mediaphore, je ne me suis pas dit que j’allais révolutionner l’univers des médias en outre-mer mais plutôt contribuer à son évolution, en y apportant ma contribution.
Quel regard portes-tu sur le traitement de l’actualité de nos jours ?
Le traitement de l’actualité évolue avec son temps, c’est rassurant et prometteur dans un sens. Il est vrai que les canaux de diffusion de l’information ont eux aussi évolué et que le choix est beaucoup plus large avec l’avènement des réseaux sociaux et l’apparition de nouveaux outils numériques. Cependant, pour moi évolution rime parfois avec inconvénients et si j’avais un bémol à émettre, il résiderait dans le fait qu’avec ces nouveaux canaux de diffusion, le quantitatif prend le dessus sur le qualitatif. Le traitement de l’actualité apparaît parfois comme négligé parce qu’il faut aller plus vite, être le plus réactif et trouver les meilleurs moyens d’inciter le lecteur, l’auditeur ou le téléspectateur à vous suivre en continue. Les attentats en France en 2015 sont l’illustration parfaite du traitement de l’actualité avec ses bons et ses mauvais côtés.
Quelle évolution souhaiterais-tu pour la profession dans les Antilles-Guyane (au National et dans le monde…) ?
Pour moi l’avenir de la profession aux Antilles-Guyane se résume en trois évolutions:
La première, c’est l’ouverture sur le monde à commencer par la zone Caraïbe. On ne sait pas grand chose sur nos proches voisins parce qu’on ne se penche pas suffisamment sur leur actualité. Pourquoi ne pas multiplier les échanges avec nos voisins caribbéens ainsi que les collaborations dans le secteur des médias sans se limiter à la barrière de la langue.
La deuxième est en lien avec le numérique, il sera également indispensable pour la profession de s’adapter aux nouveautés et aux évolutions qui vont de pair avec la troisième évolution qu’est pour moi la formation. Que l’on puisse se former le plus souvent possible et tout au long de sa carrière afin de mieux appréhender la profession, ses évolutions, cela ouvrirait selon moi de nouvelles perspectives.
Si tu devais formuler une idée, une réflexion, commençant par « Et si… » quelle serait-elle ?
Et si, nous nous dépassions ? Repousser les limites que l’on se fixe, nous, ultramarins, qu’elles soient psychologiques, matérielles ou même financières et bannir la suffisance.
Un focus sur une jeune Martiniquaise ambitieuse et sympa qui adore son île. Ca fait toujours beaucoup de bien! Bonne lecture!!
Je m’appelle Laura, j’ai 23 ans, toutes mes dents et beaucoup d’ambition dans la vie et surtout pour la Martinique.
J’ai abandonné l’idée d’intégrer une école de commerce parce qu’une petite idée tenace me trottait en tête.
C’est ainsi que je suis rentrée au pays pour développer cette idée et valoriser mon petit caillou favori. La Martinique a énormément de secrets et de coins de paradis à découvrir. Par ailleurs, la plupart des Martiniquais adorent leurs pays et connaissent ces secrets et ces coins de paradis. L’idée est de permettre à tous d’en parler, de partager leur vision de la Martinique, pour que la tout un chacun puisse en profiter. Combinez ceci avec des bons plans, et vous disposerez d’un outil pour découvrir ou redecouvrir la Martinique !
Voilà, depuis le jour où je travaille pour développer cet outil, mon travail consiste à valoriser la Martinique, à la découvrir, pour partager mes découvertes avec tous, et j’adore ça !
J’aime sa diversité, dans les paysages, les gens qui y vivent, sa gastronomie, sa culture, son histoire…
L’un de mes plaisirs est de profiter d’une vue incroyable…dans mon rétroviseur !
J’aime beaucoup moins les retards qu’on accumule, sur le plan technologique notamment, ou dans les administrations ou tellement de choses pourrait avancer plus vite.
Avec mes photos, je cherche à partager des choses que j’ai vues et qui me touchent, dans leur simplicité ou dans leur ensemble complexe. D’ailleurs en dehors de mon APN je fais beaucoup de photos avec mon téléphone, qui est toujours à portée de main lors de ballades imprévues.
J’aime beaucoup photographier la nature, les plantes, les animaux,et les paysages… J’aime également travailler les ombres, les silhouettes.
Petit pays… Je t’aime beaucoup. Beaucoup. Beaucoup
J‘ai choisi pour ce focus de laisser tel quel le texte de Benjamin, parce qu’il est bien écrit, et que je voulais laisser place à sa spontanéité. Je vous laisse découvrir la vision de ce Martiniquais qui aime son île.
Je suis Benjamin ROUSSELIN, j’ai 30 ans je suis né et vis en Martinique. J’aime mon île. Il est vrai qu’il y a pas mal de choses à changer ou améliorer (comme partout) mais il y en a autant, si ce n’est plus, à observer, découvrir, savourer et partager. Les photos que je fais de la Martinique suivent ce schéma.
En observant ce qui nous entoure tous les jours, on découvre ou redécouvre de belles choses, des choses que l’on avait oubliées ou que l’on voit sous un autre point de vue. A force d’observations, une certaine sensibilité s’accroît et multiplie ces découvertes.
La sensibilité est un point important dans l’observation car c’est elle qui nous fait voir certaines choses et la manière dont on les voit. Il arrive souvent que notre sensibilité soit polluée par nos humeurs, nos problèmes…et qu’on ne la laisse pas s’exprimer, parce que l’on pense ne pas pouvoir se le permettre, alors que cette sensibilité est un des éléments nous permettant d’aller mieux, de positiver… si on la laisse s’exprimer positivement et nous montrer les choses sous un autre angle.
De là, vient le partage. Partager ce que je vois et aime est une façon de stimuler la sensibilité des personnes qui regardent mes photos, à travers la mienne et ce, même au-delà des frontières grâce aux réseaux sociaux. Quelle satisfaction immense quand je vois que des canadiens, chinois, américains, anglais et même des personnes d’autres îles réputées paradisiaques, aiment les photos de mon île !
Je photographie ce que je trouve beau et qui me touche et si je peux en toucher d’autre avec mes photos, j’en suis ravi.
J’aurais aimé aller plus loin dans la photo, me perfectionner dans les paysages, la nature, faire des photos sous-marines et pourquoi pas shooter des modèles.
La Martinique a énormément à offrir alors ouvrons les yeux quand on sort de chez nous! 😉
L’UMP criera au scandale! Le PS refusera! Sans parler du FN ni du parti de gauche…
La scène (théâtrale?) politique ressemble de plus en plus à un jeu de récréation. « Non ce n’est pas moi, c’est lui! » Les récents événements sur la place du Trocadéro démontrent bien l’intérêt de chaque politique qui s’exprime. L’objectif est d’accuser le parti opposant, de trouver un bouc-émissaire, à coup de déclarations houleuses et polémiques. On règle nos comptes via les médias, on demande la démission de hauts fonctionnaires, et on se renvoie la balle… Bref! On joue un peu hein!
Pendant ce temps, les véritables raisons qui poussent la société à agir comme elle l’a fait hier au Trocadéro par exemple, et bien personne ne s’y intéresse. Moralité, on fait des problèmes de la société des problématiques personnelles, et rien n’avance (j’ai presque envie de dire qu’on recule…)
Et si la gauche et la droite s’alliaient pour justement faire avancer la société française?
Cela peut sembler absurde, puisque « tout l’intérêt politique est dans ce clivage droite-gauche » (N’est-ce pas! C’est bien dommage.. ) Mais penchons-nous sur la question. Le gouvernement, qu’il soit de droite ou de gauche, est en place pendant 5 ans. On n’y peut rien! A moins qu’il y ait une révolution(hum hum), on en a pour 60 mois! C’est une donnée, pas une variable (malgré ce que l’on essaie de nous faire croire parfois…)
Alors, plutôt que de se tirer dans les pattes à longueur de journée, faisons avec! Mieux, tirons parti de la situation!
Imaginez le gouvernement actuel répondre par la négative à une proposition d’alliance venant de la droite… Ce serait assez mal perçu du point de vue des citoyens… L’inverse est également vrai (même si ce serait un aveu de la gauche selon certains…).
Mais, au moins, on travaillerait en bonne intelligence. Les politiques travailleraient ensemble à l’amélioration de la société et ne donneraient plus l’impression de ne briguer que le pouvoir…
Pendant 5 ans, les politiques se battent, alors qu’ils devraient trouver des compromis pour l’intérêt général! Pendant 5 ans, c’est à celui qui fera la déclaration phare, la plus polémique, celui ou celle qui passera le plus dans les médias, ou qui sera le plus retweeté… Est-ce que l’on parle très sérieusement de la gestion de la cité?
On dit bien 1+1=3 ? Et que c’est « de la confrontation des idées que naît la synergie »? Ensemble on est plus fort. La collaboration ne peut être que positive si chacun y met du sien, et surtout travaille pour un objectif commun: celui du bien-être de la société (qui passera forcément par la sortie de la crise…)
Alors, arrêter de se chamailler publiquement et commencer à penser à l’intérêt général en travaillant intelligemment pour la société, on s’y met?