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Coups de coeur, Portraits

Nathanaël DUCTEIL : la passion au goût de la Martinique

14/07/2020

Je connaissais le chef Nathanaël DUCTEIL de notoriété, et j’ai découvert ses oeuvres culinaires surtout durant le confinement. J’ai aimé son approche d’une cuisine raffinée et accessible avec des produits locaux. Il a gentiment accepté de répondre à mes quelques questions, et je l’en remercie grandement.

M. DUCTEIL, pouvez-vous vous présenter ?

Je suis un issu d’une famille de 5 enfants, j’ai grandi au LAMENTIN. Je suis un passionné de la nature, de jardinage, de pêche, j’ai mon petit potager et j’ai un petit faible pour les agrumes…

Quand avez-vous décidez de faire de la gastronomie votre métier?

La cuisine commence pour moi avec ma mère dès l’âge de 11 ans. J’aimais l’aider à préparer les accras, le gigot, le matoutou, les gâteaux, les jus de fruits… A mes 18 ans elle me décroche un job comme plongeur à l’habitation Lagrange… Et c’est là que je découvre la cuisine artistique.

Avec ma mère j’ai appris le goût, les saveurs, les assaisonnements…là c’est différent, je découvre les dressages l’aspect artistique et esthétique de ce qui deviendra mon métier et ma passion. Je fais ensuite deux rencontres fondamentales dans dans ma carrière: J. Crampon chef formateur du CFA où je vais obtenir mon bep et F.Sherer mon maître d’apprentissage à l’habitation Lagrange et à l’hôtel plein soleil.

En 2006 après une formation à « Alain Ducasse FORMATION » le propriétaire me propose le poste de chef de cuisine de l’hôtel Plein soleil poste que je ne quitterai plus jusqu’en 2016. Durant cette même année, je participe à la création du concept et à l’ouverture du restaurant de l’hôtel French coco. En une année non allons mon équipe et moi effectuer un travail acharné et intense qui nous permettra de recevoir quelques « distinctions » mais surtout de laisser quelques souvenirs culinaires à nos clients de l’époque…

Gratin dauphinois de patate douce

Vous organisez des ateliers pour les grands (et les petits), souhaitez-vous rendre votre savoir-faire accessible à tous ?

En 2018, après un voyage au Canada avec le CMT, je me met à mon compte avec une activité de consultant et une de chef à « domicile ». Un an et demi après, j’ouvre mon atelier de cours de cuisine et la table ma table d’hôte concept découvert au Canada. L’idée dans avec ces ateliers est de partager avec d’autres passionnés des moments autour de la cuisine, autour des produits frais de qualité. C’est aussi de donner la possibilité aux particuliers de se familiariser avec les astuces et techniques des professionnels sans l’obligation de résultat puisque le principe c’est avant tout de s’amuser.

Vous travaillez beaucoup les produits locaux, est-ce une mission que de valoriser ceux-ci pour vous?

Depuis 4 ou 5 déjà j’ai de plus en plus de compliments sur mon approche de la cuisine qui me montre que les gens me voient comme un militant. Quelqu’un qui tous les jours valorise le patrimoine culinaire à travers des recettes innovantes et modernes. Dans la rue les gens me pointent du doigt et quand ils tombent sur moi sur je vois de la fierté sur leur visage et c’est très touchant, marrant mais touchant.

Crème de Papaye verte

Quels sont vos projets et ambitions pour les prochaines années? 

Nous avons la chance en Martinique d’avoir des variétés de poissons qui n’ont rien à envier aux autres poissons du monde entier. Nos crustacés et coquillages sont aussi extraordinaires et pourtant tous ces produits ne sont pas assez mis en avant, pas assez valorisés… certains poissons devraient l’être par le prix d’achat chez le pêcheur et par le prix de vente dans les restaurants… C’est en tous cas l’une de mes prochaines aventures: ouvrir un restaurant à concept autour des produits de la mer de notre île…

Avant le confinement, j’avais quelques doutes sur la pertinence de sortir un ou plusieurs ouvrages de cuisine… et bien ces doutes on été levés par les nombreux commentaires et encouragements à entamer la démarche…

Que souhaiteriez-vous que l’on apprenne de ce confinement? Et vous qu’avez vous appris de cette période ?

Poursuivre mon « combat » pour la valorisation des produits locaux, continuer à développer des concepts de restaurations et continuer à partager la passion de mon île à travers des ouvrages de qualité: ce sont là pour moi des informations importantes qui ressortent de ce confinement. Pour le reste, nous ne maîtrisons pas grand chose!!

Pour les plus curieux et les gourmands je vous invite à visiter son site internet : https://nathanaelducteil.com

Crédit photo : page Facebook de Nathanaël DUCTEIL

Politique/Social

Et si on travaillait pour vivre, et pas l’inverse?

04/05/2020

On entame la 8e et à priori dernière semaine de confinement. Pour certains c’était long, pour d’autres, ils ne les ont pas vues passer. Autour de moi (des proches, des amis, des connaissances), j’ai entendu des « je m’ennuie », « le temps est long », « les journées passent et se ressemblent » (bon ok, ça c’est moi qui le dit…).

Et tout ça m’a amenée à rédiger cet article et partager avec vous cette réflexion : on nous apprend depuis tout petit que nous devons trouver notre salut dans le travail. Et lorsque l’univers (et là je parle du coronavirus) nous contraint à rester chez nous, sans pouvoir travailler comme d’habitude, on ne saurait pas quoi faire de nos journées ?

La dignité dans le travail

Un ministre a dit : « nous sommes un peuple qui aime travailler, qui trouve sa dignité dans le travail ».

Hop hop hop! Est-ce qu’on peut reprendre s’il vous plaît ? La dignité dans le travail ? Depuis quand il a été décidé que le travail était LE critère de la dignité humaine ? Mais non M. le ministre ! A quel moment il a été décidé qu’on était digne, qu’on méritait du respect, parce que l’on travaillait ? La dignité on l’a en tant qu’être humain, de fait, que l’on soit cadre, PDG, caissier, infirmier, commercial, éboueur, avocat ou… chômeur ! Non, le travail ne doit plus être le (seul) curseur de la dignité. Un chômeur qui donne de son temps en aidant une association en bénévolat ne serait pas digne selon votre définition ?

Beaucoup de personnes n’aiment pas travailler dans les conditions actuelles, il faut le dire ! On travaille pour gagner de l’argent et parce qu’il le faut, pour le progrès et le bien-être de la société ! On travaille pour mettre nos compétences au service d’autres entreprises et personnes, on travaille parce que le système actuel nous y oblige ! Mais ce qu’on aime c’est profiter de la vie, de nos enfants, de nos parents, de nos amis, aller à la mer, voir des expositions, voyager (ça c’était avant…), ne pas mettre de réveil le matin et manger-de-la-bonne-bouffe ! (NON pas du pangolin…)

Prenons le temps de nous adonner à nos hobbies!

Ce que je veux dire, c’est qu’une fois qu’on a fait ce grand tri dans nos papiers et dans nos placards, qu’on a fait ce grand nettoyage dans la maison, qu’on a fini de retaper ce meuble… et si on avait profité de ce temps de repos forcé pour essayer de mettre en oeuvre tous ces petits (et grands) projets qu’on n’a pas le temps de développer en temps normal ?

Planter des tomates (mais si ! Avec les pépins des tomates qu’on mange, tout simplement! Ca fonctionne aussi avec le melon, la pastèque, le giraumon, les poivrons… je suis moi-même en train d’expérimenter), commencer à réfléchir à ce blog qu’on souhaite lancer depuis un moment, développer et rédiger notre projet d’entreprise ou d’association, apprendre à jouer de la guitare ou du piano, découvrir ou se perfectionner en peinture, en dessin… se former sur n’importe quel sujet, pas forcément professionnel, (re)découvrir un pan de l’histoire de l’humanité… ! Internet est notre meilleur ami pour tout ça !

Et pour celles et ceux pour qui leur boulot c’est leur passion (oui vous avez le droit!) et bien c’est le moment de repenser vos concepts et process, de revoir et d’améliorer vos produits et services, de changer de paradigme parce que le monde de demain ne sera plus celui d’hier (enfin je l’espère, sinon on n’aura rien compris!!)

Il y a tellement de choses à faire si on réfléchit bien… j’ai envie de dire qu’on n’a pas le droit de s’ennuyer. (Sauf si on le souhaite…) Théoriquement, la vie va reprendre son cours (presque) normal d’ici quelques jours, mais il n’est jamais trop tard pour commencer à mettre en oeuvre cette envie qui nous trotte dans la tête depuis longtemps mais que nous n’avons pas le temps de développer. Prenons-le ce temps !!

A-t-on réellement envie d’être défini et caractérisé par notre métier?

Lorsque l’on nous demande ce que l’on fait dans la vie, on répond par notre métier. Est-ce vraiment ce que l’on a envie de répondre? Nous sommes des humains qui avons des hobbies, des passions, des rêves, des envies, qui peuvent changer, varier, évoluer, des qualités et des défauts, ET on a un métier qui nous occupe certes une bonne partie de la journée, mais qui ne devrait pas nous définir en tant qu’individu si ce n’est pas notre choix…

Alors, et si on arrêtait de mettre le travail au coeur de nos vies et de notre quotidien pour en faire une partie comme une autre (oui toujours 35h par semaine jusqu’à nouvel ordre*…) en y intégrant tous les jours une activité pour laquelle on est doué, ou qui nous plaît (même si on n’est pas doué) et qu’on kiffe! Oui, parce qu’il faut kiffer chaque instant de la vie ! On doit travailler pour vivre, et ne plus vivre à travailler…

*Ah on me dit dans l’oreillette que le Medef veut que les salariés travaillent encore plus?! Quoi plus de 35h par semaine?? Va falloir que j’aille parler au Medef…

Crédit photo : pixabay

Economie, Politique/Social

Et si, après tout ça, on démocratisait le télétravail ?

09/04/2020

Comme tout un chacun, je suis confinée depuis bientôt 4 semaines. Et comme tout un chacun, (je suppose) je me pose beaucoup de questions sur notre fonctionnement au quotidien (avant cette crise sanitaire).

Résumons : se réveiller tôt (parfois très tôt) pour prendre le petit-déjeuner avec les enfants (rapidement), les préparer et se préparer (rapidement), prendre chacun sa voiture pour les emmener à l’école et filer au travail. Enfin filer… dans notre tête. On dit quoi ? Environ 1h pour faire Schoelcher-Lamentin en heure de pointe.

On arrive au travail « fatigué » des embouteillages, et on passe une journée entre les réunions prévues et imprévues, les urgences, les interruptions de nos collègues, le déjeuner à aller chercher. sans compter les embouteillages que l’on prend pour aller chez les clients/fournisseurs pour des réunions. Allez ! Hop, il faut aller récupérer les enfants (hey! encore des embouteillages!).

On rentre à la maison épuisé (des embouteillages), il faut préparer le dîner, faire les devoirs maison, trouver un peu de temps à passer avec les enfants, dîner, et c’est l’heure du coucher. Regarder Netflix? Sincèrement ? Pas la force (le courage?) tous les jours ! Et le lendemain : rebelote.

Franchement embouteillages-boulot-dodo, ce n’est pas folichon…

Alors voilà que le confinement nous révèle que l’on peut travailler de chez soi (je vous l’accorde avec des enfants ce n’est absolument pas évident). Mais cela voudrait-il dire que c’est possible hors confinement? Une bonne connexion internet, un espace de co-working virtuel, une organisation et un planning aux petits oignons, et des salariés moins stressés (parce qu’ils n’auront pas pris d’embouteillages, parce qu’ils auront pu dormir 30 minutes de plus sans empiéter sur leur volume horaire de travail, donc plus efficaces plus productifs), qui dirait non? Levez le doigt!

Alors ? A-t-on réellement besoin de se déplacer et d’aller s’enfermer dans un bureau tous les jours après avoir pris des embouteillages, alors que l’on peut être tout aussi efficace (voir plus) en travaillant depuis chez soi? A-t-on réellement besoin d’être dans la même salle pour faire une réunion alors que les outils de vidéoconférence fonctionnent de mieux en mieux ?

Imaginez les conséquences économiques ! Pour l’entreprise par exemple :si vous êtes moins nombreux dans les locaux tous les jours, a-t-on réellement besoin de toute la surface actuelle de vos bureaux ? Peut-être que cela permettra de réduire le coût du loyer et toutes les charges qui y sont directement liées?

Pour les salariés : on utilise moins d’essence, on peut faire à manger chez soi (et faire des économies!) et se reposer vraiment entre 12h30 et 14h (ou faire du sport, de la méditation, travailler sur des projets personnels, faire un peu de ménage…).

Et si on revoyait notre manière de fonctionner au quotidien dans notre vie professionnelle? Peut-on utiliser tout ce temps de « déplacement » quotidien pour effectuer des tâches plus importantes, plus efficaces, plus productives? Et qui dit moins de trajets, dit moins d’embouteillages (ils me persécutent ceux-là!), donc moins de pollution et moins de stress !

C’est un changement de paradigme que beaucoup de chef d’entreprises auront peut-être du mal à opérer. Bien sûr ce n’est pas possible pour tous les secteurs et pour tous les postes, mais pour celles et ceux pour qui cela peut être mis en place, pourquoi pas? Attention, il ne s’agit pas de passer d’un extrême à l’autre, mais de rationaliser et d’optimiser notre présence dans les locaux de l’entreprise.

Bien évidemment, les paramètres devront être étudiés, précisés, cadrés. Mais je suis sûre qu’au final, si on compare les deux, le télétravail sortira gagnant. Cela nous permettra (peut-être) de nous recentrer sur nous-mêmes, nos ambitions, nos envies, et d’arrêter de laisser le travail rythmer nos vies.

Crédit photo : Adobe Stock

Portraits

Madly, entrepreneuse, curieuse et cynique à souhait!

07/04/2020

Je crois que j’ai connu Madly sur les réseaux sociaux en 2010 (quelque chose comme ça). Déjà j’aimais son humour piquant, sa vision de l’économie et de l’entreprise, et surtout sa volonté d’aller au bout des choses. 10 ans après (déjà!) mon avis n’a pas changé, et j’ai découvert en plus sa bonne humeur et son intégrité. Elle a accepté de répondre à mes quelques questions, et je suis fière de pouvoir les publier sur mon blog! Bonne lecture!

Madly, qui es-tu? (Toi, ton parcours, tes hobbies…) 
Je suis Madly Schenin-King, trentenaire, martiniquaise, entrepreneure, mélange d’optimisme et de cynisme. Je suis née en Martinique et j’y ai faite ma scolarité jusqu’à en prépa. Je suis ensuite partie à Paris pour poursuivre mes études. J’ai fait des détours par l’Espagne et les États-Unis. J’ai pas mal voyagé. Puis j’ai commencé ma carrière en communication chez l’annonceur puis en agence avant de créé ma société. 

Tu es à la tête de Majorine, peux-tu nous présenter ton entreprise? 
MAJORINE est un cabinet conseil et de marketing avec un fort intérêt pour le secteur touristique. Nous sommes deux. On est en mesure d’accompagner les institutions et les entreprises depuis la phase de réflexion avec les études de marché jusqu’à l’élaboration de contenus pour leurs supports de communication. On organise aussi des événements, notamment Welcome à la Maison, le salon des loueurs saisonniers.  
Tu diriges également Veille Tourisme Antilles, peux-tu nous en dire plus? Veille Tourisme Antilles est un magazine, une plateforme, dédiée à l’actualité économique du secteur touristique aux Antilles-Guyane. Le projet est né d’une frustration quand j’étais étudiante avant de devenir un média plutôt bien installé dans le paysage économique. C’est en partie grâce à Veille Tourisme Antilles que j’ai acquis mon expertise du milieu touristique. 


Tu organises régulièrement des événements principalement autour du tourisme, peux-tu nous en dire plus ?
 Oui bien sûr. Nous avons plusieurs formats d’événements mais ils s’adressent essentiellement à une cible professionnelle ou semi-professionnelle : Welcome à la Maison, comme je le disais précédemment, est un rendez-vous annuel que nous organisons en Martinique et en Guadeloupe. Il est pensé à ceux qui font de la location saisonnière ou de courte durée. C’est pour le moment, notre événement phare. En parallèle, nous avons lancé Destination Tech, forum du digital pour les pros du tourisme, des loisirs et de la culture mais le Covid-19 nous a contraints à le reporter. Enfin, nous mettons régulièrement en place des rencontres en plus petit comité, sous forme de tables-rondes ou de mini-conférences pour animer l’écosystème touristique. Notre objectif est d’être incontournables.


Le tourisme est-il un cheval de bataille? Que souhaiterais-tu améliorer en Martinique et en Guadeloupe sur la question du Tourisme? 
Non, pas un cheval de bataille plutôt un des secteurs pour lesquels j’ai de l’intérêt et je crois qu’il y a encore pas mal de choses à faire. Je préfère parler d’ailleurs parler d’attractivité au sens large plutôt que seulement à travers le prisme des voyageurs d’affaires ou de loisirs. Nous devrions travailler à mieux qualifier l’offre, renforcer la cohésion entre les opérateurs, mieux valoriser l’économie de la connaissance et repenser la promotion du territoire.

Une conférence lors de la dernière édition de Welcome à la Maison


Quelles ont les projets et ambitions pour les prochaines années? 
D’un point de vue professionnel : développer ma société, diversifier mes activités. D’un point de vue personnel, continuer à profiter de la vie.

Si tu devais dénoncer quelque chose en Martinique ? 
Les embouteillages. Le manque de vision politique. Les lenteurs administratives. Le scandale du chlordécone. 

Et si tu devais valoriser quelque chose en Martinique ? 
J’ai eu de la chance dans mon parcours de tomber sur des personnes qui m’ont vraiment aidée, souvent en mettant la main à la poche. On sous-estime trop souvent l’apport de ceux qui font avancer les choses. Parfois il suffit d’une personne pour qu’un projet voie le jour. 

Un dernier mot? 
Merci à toi, tu fais partie de ceux auxquels j’ai pensés à l’avant-dernière question 😉

Coups de coeur, Portraits

Alex, les Amazones, et l’Amour …

07/02/2019

J’ai vraiment connu Alexandra en 2011 quand elle m’a donné la chance d’animer une chronique hebdomadaire en radio sur Martinique 1e. Puis chacune a suivi son chemin professionnel, et lorsqu’elle a monté son association pour aider les femmes atteintes de tout type de cancer, j’ai été frappée par son dynamisme, son sourire, son côté toujours positif, et son dévouement. Elle mène un combat absolument magnifique, et je souhaite à travers cette interview mettre en avant tout le travail qu’elle accomplit avec son association et toutes les femmes qui l’entourent. J’espère que vous aurez autant de frissons que moi en lisant ces quelques lignes…

Alexandra, peux-tu nous dire qui tu es ?

Cette question est toujours compliquée pour moi… C’est plus évident de parler des projets, des actions… Parler de soi… Je me demande toujours si je suis un sujet en fait… Je me plie en général à l’exercice de bon gré mais en me disant… « Je sais pas si cela va intéresser les gens ou leur apporter quelque chose ». Mon éternel phare « apporter quelque chose », Alex life matter. En quoi, mon petit passage sur la planète terre à ce moment précis de l’histoire a pu faire un peu de bien… 
J’ai 40 ans, je suis ce qu’on appelle une « communicante ». Tombée dans le chaudron de la com dès le lycée. Je me souviens on avait créé une radio au Lycée Acajou 2… On émettait entre 12h et 14h dans la permanence. A l’époque il y avait même Binok aka Frédérick Germain de Papa Tank. Ensuite, à 18 ans j’ai découvert par hasard RCI avec le Caraïbes Jeune quand j’étais en prépa, et ça a été une évidence. J’adorais ça. 22 ans plus tard, j’ai travaillé chez plusieurs médias et à chaque fois avec beaucoup de bonheur, j’y ai rencontré des ami.e.s, des collègues, des auditeurs et auditrices fantastiques qui m’ont beaucoup appris sur ce métier bien sûr mais aussi sur la vie. 
Dans tes questions tu m’as demandé de parler d’un hobby… je trouvais pas et puis, je me suis dis: « Mais oui! Bien sûr! ». J’adore lire. Quand je me plonge dans un bouquin… Je m’immerge dans une époque, un lieu, avec des personnages… et tant que je n’ai pas dévoré le livre jusqu’à la dernière page… les personnages m’habitent. Ils vivent avec moi, mangent avec moi… Leur temps est mon temps. J’adore cette sensation. Il y a une citation qui dit « La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas »… Je la comprends aisément. 

Tu as créé l’association Amazones, peux-tu nous la présenter et nous dire pourquoi tu l’as créée ? Dans quel but ?

Amazones est une association loi 1902 que nous avons fondé il y a 1 an et demi, en octobre 2017. Cette association a pour but d’accompagner les femmes touchées par le cancer et leur entourage. Quand j’ai commencé Amazones, avec quelques ami.e.s, je pensais juste organiser une expo photo sur la thématique « Femme, belle et rebelle », afin de réconcilier celles qui avaient été confrontées au cancer du sein. C’est une maladie qui attaque les symboles « usités » de la féminité… Cheveux, seins, pilosité, libido… L’objectif était de nous réconcilier avec cette nouvelle Elle, certes différente mais toujours féminine et belle. Il s’agissait également de sensibiliser le plus grand nombre par le truchement de l’art, art visuel avec de merveilleux photographes, art vivant avec les concerts et art cinématographique avec le documentaire « Amazones, l’Art de Revivre ».


Et puis, j’ai rencontré les Amazones. Nous nous sommes trouvées, reconnues, aimées… Il était impensable de faire l’exposition à la Villa Woz en 2017 et de se quitter. On avait ouvert la boite de pandore, il y avait tant à faire à l’époque pour améliorer le parcours de soins de ces femmes que nous avions rencontré pendant l’exposition, qu’il était impossible de revenir à la vie d’avant. Quand la Villa Woz a fermé ses portes, on avait le sentiment d’abandonner ces femmes… On s’est tout de suite mis en axe pour que nos actions se poursuivent concrètement sans attendre le prochain Octobre Rose… Tu sais quand on sait ce que cela fait d’être embarqué dans ce parcours de soins difficile, on a pas envie de se dire qu’il y a des personnes qui y vont toute seules, sans être armées, entourées, chouchoutées… À notre niveau, on pouvait changer les choses, alors on le ferait sans attendre que la solution vienne d’ailleurs. Nous avons pensé l’association pour les femmes confrontées au cancer quel que soit le type de cancer, pas uniquement le cancer du sein.

T’attendais-tu a un tel engouement de l’association? 

Le succès de l’association et de ses actions a été immédiat et se confirme de mois en mois. En fait, il y avait une véritable attente sur l’accompagnement des femmes touchées par un cancer chez nous. Des actions d’information et de prévention étaient organisées par l’AMREC, et la Ligue, mais il manquait assurément un accompagnement en parallèle des traitements médicaux ( chimio, radiothérapie chirurgie). Les soins oncologiques de support par exemple (sport adapté, attaché de foulard, make up, sophrologie, acupuncture etc) dont les effets sur l’amélioration du moral et donc de la survie des personnes en soins n’est plus à démontrer, étaient quasi inexistants. Idem pour une information qui nous ressemble. Toute la littérature médicale était à destination des blancs. Les Noir.e.s étaient oublié.e.s. Je suis heureuse de voir que petit à petit les choses changent. Des associations telles que Atoumo, association de soignants à Clarac, Ma tété et la Ligue organisent ainsi régulièrement des ateliers, et des évènements à destination de ce public. L’ERI, espace d’information et d’orientation basé à Clarac, propose pléthore de documentation depuis avril 2018. Depuis 1 an, ça bouge, et c’est tant mieux! Il reste tant à faire! 

Je suppose que cela ne doit pas être facile tous les jours de gérer l’association notamment sur le plan humain, comment fais-tu pour être toujours aussi souriante?

Détrompe toi! C’est un bonheur de travailler avec les amazones. On se dit souvent qu’on adorerait avoir notre maison à nous et ne faire que ça. Il peut arriver qu’on se retrouve, au Nid, assises sur notre tapis, thé à la main, à 23h à refaire le monde, à envisager comment améliorer le fonctionnement de notre association, mieux venir en aide aux femmes qui nous contactent. On est très protectrices les unes envers les autres. Quand nous accueillons une nouvelle amazone nous essayons d’être les plus présentes possible.  Bien sûr, il y a des histoires racontées qui font mal au ventre… d’autres qui me font rentrer avec un sanglot dans les yeux, et des amazones parties dans les étoiles… Mais ce que nous retenons c’est la chance d’être en vie.

L’association est vachement joyeuse. Tu entends souvent des éclats de rire, des vannes, des confidences, on se fait beaucoup de câlins aussi. On respecte  énormément le rythme de chacune. Certaines ont envie une fois l’étape du nid passée, de voler ailleurs, on est ok avec ça. D’autres veulent aider après avoir été elles même aidées… Là aussi on est ok. C’est un petit miracle Amazones. 


On a aussi des bénévoles et des intervenants juste extraordinaires. Ils sont… je trouve pas de mots. Un jour, lors d’une réunion d’information avec eux… Une amazone a été saisie par les larmes et est partie… Quand je lui ai demandé après la réunion ce qui n’allait pas, elle m’a répondu :  » Mais Alex, ces gens, ils nous connaissent même pas… Et ils sont là pour nous. C’est pas possible! ». Ces gens, ces bénévoles, ils font battre nos coeurs. 


Bien sûr, c’est beaucoup beaucoup de travail… ça c’est indéniable. Je pense que peu de personnes réalise les nuits à bosser, les week ends sacrifiés, les amis qu’on voit moins… Et il faut avoir un chéri, si on en a un, compréhensif ou engagé comme on l’est. Mais au final… quel bonheur quand on sent que on a réalisé un petit îlot de bonheur pour des personnes que la vie a parfois malmené. 


Et sur mon sourire… Comme c’est pas la première fois qu’on me fait la remarque… Je crois que je suis comme ça en vrai. Une méga optimiste et puis je me sens mieux quand je smile, alors je smile! Il ya une chanson de Kirk Franklin, « Smile » qui pourrait être mon mantra! Je vous la recommande! 

Qu’as-tu appris et que souhaites-tu développer avec l’association?

Ce que j’ai appris? Que rien n’est impossible… Mais je le savais déjà! (Lol) En fait, mes intuition se sont confortées avec Amazones. Je crois formidablement, intrinsèquement en la capacité du peuple martiniquais à réaliser des choses exceptionnelles. Je crois que nous avons trop longtemps cru que le salut viendrait de quelqu’un d’autre que nous même. Je crois que nous avons leurré des générations de femmes et d’hommes avec le mythe du poto milan, alors que les femmes voulaient juste être des femmes. Je crois que nous sommes bons, et que nous ne demandons que des occasions de le prouver.Je crois que nous sommes beaux et belles et que nous ne le disons pas assez. Je crois que le pouvoir est entre nos mains à chacun et que le jour ou nous le mettrons en action, il n’y a pas grand chose qui nous arrêtera.

Quels ont les projets et ambitions de l’association pour 2019 et les prochaines années? 

En Martinique, nous souhaitons ardemment emménager dans un espace plus grand. Une maison qui nous permettrait d’être plus à l’aise. Aujourd’hui le nid est trop petit!! Nous travaillons  à nous structurer suffisamment pour avoir des employé.e.s qui assurent le fonctionnement de l’association en plus du bénévolat. Nous avons encore une sacrée feuille de route encore pour 2019, amélioration de notre site internet, rénovation de lieux de soins, l’exposition bientôt au Ministère de l’Outre Mer, de nouveaux festivals pour le documentaire, le magazine Amazones #2… Et puis l’ouverture de Amazones en Guadeloupe et en Guyane peut être à la Réunion qui nous en a fait la demande. Tahiti, quand à elle, a déjà crée Amazones Pacific en juin 2018. 

Tout va très vite, très très vite ! C’est la raison pour laquelle nous avons besoin d’aide et nous cherchons de nouveaux bénévoles pour grossir nos rangs mais aussi des mécènes. Cela serait formidable comme cela se fait ailleurs en France qu’une grande entreprise nous accompagne. Rose Up par exemple en France est soutenue par la Fondation Loréal et par le Printemps. Je lance un appel à nos chefs d’entreprise!

Notre objectif, mais cela commence à être le cas (en Martinique), c’est qu’aucune femme d’Outre Mer, qu’elle se fasse soigner chez elle ou en France, ne se retrouve, seule, isolée, sans réponses, sans options qui la concernent. C’est de créer une espèce de sororité par delà mers et océans.

Si tu devais améliorer quelque chose en Martinique, ce serait quoi?

Notre confiance en nous. « Sé zié ki kapon » disait mon père…  On a un savoir-faire extraordinaire! Des compétences qu’on nous envie. Un pays magique… Et des gens… en or. Au quotidien, je vois bien qui nous aide en achetant un magazine, en nous accompagnant à leur façon et qui fait des discours. L’ARS nous soutient et c’est un grand pas pour nous afin de maintenir toutes les merveilleuses actions crées avec des bénévoles. 

Quand je vois que des radiothérapeutes reçoivent des patients dans des bureaux ou la clim ne fonctionne plus, que des médecins prennent un temps de fou pour faire rentrer des infos sur des ordinateurs de mathusalem, que le service hémato fonctionne à minima, que les oncologues font un turn over de ouf, que le délai de prise en charge du patient peut être amélioré ainsi que la cohérence de son parcours de soins, qu’on ne sait toujours pas à quel saint se vouer sur la question du chlordéconne… Je me dis que avant d’investir dans des machines coûteuses… Investissons sur l’amélioration des conditions de travail des soignants et donc de la prise en charge des patients. L’urgence elle est déjà là. Réfléchissons à une problématique cancer sur 15/ 20/30 ans sans visées électoralistes, établissons une vraie stratégie cancer sur notre territoire et après déclinons les outils. Aujourd’hui, on fait l’inverse… On voit ce à quoi cela nous a mené. Je ne désespère pourtant pas que les bonnes décisions soient prises dans l’intérêt collectif.

Un dernier mot? 

Je vous aime. Merci à toutes et tous.

Pour joindre l’association par téléphone : 0696861123 ou par mail : projetamazones@gmail.com

Site web : http://www.projetamazones.com

Crédit photo : Mlle Fwaiiz, Benny, Alice Des Merveilles.

Politique/Social

Le jour où mon travail est passé au second plan

22/05/2018

Lorsque j’ai intégré l’entreprise familiale, j’étais une travailleuse « acharnée » : je checkais mes mails au réveil sur mon smartphone, et j’y répondais en avalant mon petit-déjeuner, je pouvais travailler très tard pour avancer sur des dossiers, c’était (et c’est toujours) pour mon entreprise.

Et puis, j’ai eu le bonheur de devenir maman : 9 mois de connexion totale et fusionnelle avec bébé dans mon ventre, puis 4 mois à être 24/24h avec lui. Du bonheur à l’état pur. Une complicité avec bébé et son papa. Une relation basée sur un nouveau rythme à 3. On passe des heures avec notre mini nous, à le regarder, à interagir avec lui, à le voir évoluer…

Et puis vient le jour où il faut reprendre le chemin des affaires. Je suis en larmes lorsqu’il faut le déposer à la crèche, et je me rends compte que je ne verrai mon bébé que 4h par jour : de 6h à 8h et de 17h à 19h, heure à laquelle il s’endort.

Mon coeur était en miettes. J’ai trouvé cette situation tellement injuste… Absurde même… J’ai détesté la planète entière… J’ai détesté cette société qui nous « oblige » à travailler et à laisser nos enfants à des inconnus avec lesquelles il vont grandir et évoluer. Ces personnes (pour qui j’ai un profond respect bien évidemment!) vont les nourrir à notre place, les faire rire à notre place, s’occuper d’eux à notre place. J’étais en larmes. Ma place était auprès de mon enfant. Et la sienne auprès de moi…

Je n’ai pas fait un bébé pour ne passer que 4 à 5h sur 24 avec lui…

Passé ce moment de déprime totale, j’ai décidé que mon travail passerait au second plan, après ma vie de famille, après mes enfants.

J’ai décidé de ne plus vivre pour travailler, mais de travailler pour vivre. Je me suis mis des horaires. Je travaille dur de 8h à 17h. Mais une fois l’heure du boulot passée, je consacre mon temps à mes enfants (oui! un deuxième bout de chou est arrivé entre temps!) et à ma famille. Parce que mine de rien… ils grandissent vite! Et ce n’est pas quand ils auront 18 ans, et qu’ils partiront faire leurs études que je pourrai profiter d’eux…

Et qu’il y a t’il de plus précieux que de voir le bonheur dans les yeux pétillants de ses enfants?

Alors oui ce n’est pas très évident lorsque l’on travaille dans le privé, et dans un secteur comme le mien, mais je suis profondément convaincue qu’avec une bonne organisation personnelle et professionnelle, il est facile de trouver un juste équilibre entre sa famille et son travail, même lorsque l’on est à son compte.

Par exemple : aller les chercher à l’école ou à la crèche, c’est important pour moi, et surtout pour eux… Que notre aîné nous raconte sa journée, et que notre second encore bébé gazouille en écoutant son frère, tous ensemble dans le lit. Préparer le dîner avec eux, et dîner ensemble d’ailleurs, même s’ils sont encore petits, cela fait partie de nos rituels, pour profiter d’eux. Et qu’eux aussi puissent profiter de nous. Il y a selon moi, peu de choses plus importantes que cela…

 

Crédit photo : Pixabay/Geralt

Coups de coeur

Et si on parlait d’érotisme Antillais avec Laplisitol.com ?

19/01/2018
Et si on parlait d’érotisme? Oui, oui! Sur le blog de AEZ! Une fois n’est pas coutume (et pourtant je sais déjà que ce ne sera pas la seule fois!) j’aimerais vous parler d’un webzine que je suis et que je lis depuis sa création il y a bientôt 3 ans : LaplisiTol.
Référence à une célèbre chanson de Zouk (sur laquelle on ne peut pas s’empêcher de danser), ce site Internet parle de manière décomplexée, drôle et engagée de l’érotisme Antillais.
A travers de courtes histoires, parfois « crues », parfois sensuelles, parfois tristes, racontées par des femmes (et des hommes!), LaplisiTol valorise la sensualité féminine, le rapport de ces femmes avec leurs corps, leurs envies, leurs fantasmes, leurs appréhensions, et leur relation avec leur sexualité.
Je salue l’initiative car l’érotisme Antillais est (était!) quasi inexistant, on peut même dire qu’il est tabou, et le webzine contribue à la libération de la parole, et à la valorisation de la sensualité des hommes et des femmes de nos îles, tout en améliorant l’imagerie que l’on peut en avoir. Et ça c’est un grand pas!
Je vous laisse découvrir l’ITW de ces 4 femmes et de leur démarche.
Qu’est-ce que LAPLISITOL? Quel en est le concept?

Si vous faites le tour des fondatrices, vous entendrez que LaplisiTol c’est avant tout une communauté formidable ! Un espace d’expression de soi à fleur de corps ! De façon plus académique, disons que LaplisiTol, LspT pour les intimes, est un espace de partage en ligne, réservé uniquement aux personnes adultes, créé par des femmes caribéennes et dédié à toutes les femmes du Monde. Le site laplisitol.com se compose en deux parties, la première est un magazine en ligne qui regroupe différentes rubriques comme un magazine traditionnel et d’une seconde partie dévolue aux confidences érotiques que nous peuvent nous envoyer les lectrices et lecteurs du site. Cette plateforme se veut être un espace ouvert aux témoignages de vie, au partage des émotions, des expériences et à la découverte de soi et des autres. Notre moteur : que les femmes puissent s’exprimer librement sur leur vécu, positif ou non, sur la sexualité, la féminité, l’intime.

« Se dire. Oser poser des mots sur son vécu. Se regarder en face dans ce qu’il y a de plus fort, lumineux et sombre. Se dire vraiment. Oser mettre des mots sur une relation charnelle, oser parler… »

D’où est venue l’idée, la motivation de créer un tel site?

Alors que nous regardions la télé, nous sommes tombées sur un clip de dancehall d’un artiste très connu. L’un de ces clips très énergiques où les femmes bougent, se déhanchent, séduisent les hommes avec leurs courbes… Et l’une d’entre nous s’est mise à poser cette question au groupe : cette femme-là qu’on voit à l’écran, vous pensez qu’elle est heureuse dans sa vie sexuelle ou… c’est juste pour le clip ? Si ça se trouve, elle n’a aucun désir sexuel, bien qu’elle soit payée pour le susciter chez bon nombre de téléspectateur. De fil en aiguille, nous avons parlé. De l’image, d’abord. De l’image que les femmes renvoient à la télévision, dans nos clips caribéens, quand il est question de sexualité : elles sont désirantes et désirables. Elles se savent désirables et sont séductrices. Mais qu’en est-il de la réalité ? C’est ainsi qu’a germé le désir de découvrir ce qui se passe réellement au cœur de chacune, à travers le prisme du corps et de l’intimité sexuelle. Il fallait partir de quelque chose, de qui nous sommes pour commencer laplisitol.com : des femmes, des femmes noires, des femmes caribéennes. Des femmes différentes, au corps différent, au parcours différent, au vécu différent. Nous avons chacune notre sexualité, notre rapport personnel au sexe, au corps et à l’intime. Nous avions envie de retrouver cette diversité, cette palette de points de vue, ce qui nous est propre et qui en même temps concerne toute femme, tout homme : le corps, le rapport au sexe et l’expérience de sa sensualité….
Et c’est ainsi qu’après plusieurs nuits sans sommeil, le 14 février 2015, est né laplisitol.com…

Quel a été l’objectif principal d’une telle démarche à sa création? Et maintenant?

Se dire. Oser poser des mots sur son vécu. Se regarder en face dans ce qu’il y a de plus fort, lumineux et sombre. Se dire vraiment. Oser mettre des mots sur une relation charnelle, oser parler, se délivrer de souvenirs sombres liés à l’abus sexuel d’un parent, d’un voisin… Dire ce que l’on croyait indicible jusqu’à ce jour. Le dire, tout en se sentant protégé par l’anonymat, sentir qu’une part de soi peut-être montré au monde, tout se sentant protégé. Ceci est un travail de longue haleine car nous abordons des thèmes importants, de l’ordre de l’intime et qui parfois touchent à des blessures anciennes et profondes … Les femmes sont encore confrontées à des problèmes tels que le slut-shaming, le body-shaming.et nous souhaitons qu’elles puissent faire corps avec leurs vécus et expériences, sans sueurs froides ni têtes baissées par la honte.
L’écriture permet de se libérer, de se découvrir et de mettre des mots sur ses désirs les plus profonds. Nous souhaitons contribuer, à notre échelle, aussi petite soit-elle, à la déconstruction d’années et d’années de conditionnement individuels et collectifs qui ont limités bien trop de femmes à être représentées comme objet de la sexualité des autres et non comme sujet de notre propre sexualité.

Qui se cache derrière le site? 

Parlons d’abord de ceux qui font que le site existe et vive : celles et ceux qui partagent leurs écrits. Les confidences érotiques, les témoignages et certains des articles présents sur le site sont la généreuse contribution de nos lectrices (et lecteurs). Les confidentes et les confidents sont invités à nous écrire sur différents thèmes de leur choix ou que nous pouvons leur suggérer. Nous sommes très reconnaissantes à toutes ces personnes qui acceptent de livrer et de partager avec nous et les autres un petit bout d’elles-mêmes. Merci à eux.

Quant aux fondatrices, Jo, La Tchipie, Jay et Eva… Que dire ? Quatre femmes agitées, drôles, sombres, pleines de vies, colériques, douces, aimantes, charmantes, et parfois, mais très peu de fois, désagréables ! Quatre femmes caribéennes, quatre femmes toutes différentes les unes des autres ! Nous nous complétons. Nous recevons les confidences, les lisons, les corrigeons, échangeons beaucoup avec ceux qui nous écrivent… Ils arrivent parfois que nous échangions des semaines avant qu’une personne ait le courage de se dire. Nous ne forçons à rien, nous accueillons du mieux que nous pouvons certaines confidences, en toute bienveillance, en essayant de nous garder de tout jugement. C’est toujours très particulier d’accueillir un morceau de vie de la personne qui nous parle… On se sent parfois si petites face à certaines histoires. Nous sommes quatre fondatrices qui avons grandies grâce à ces échanges.

« Nous espérons favoriser une image plus bienveillante de la sensualité, de l’érotisme, participer à une discussion saine et ouverte sur cet aspect de la vie. »

Connaissez-vous vos contributrices? Leur profil? Avez-vous des contributeurs?

À ce jour, nous sommes heureuses de pouvoir compter sur des contributeurs de 19 à 68 ans, d’horizons différents, pour ainsi dire répartis aux quatre coins du monde ! Nous comptons plusieurs Confidentes et quelques Confidents, et nous avons la chance d’avoir quelques co-créatrices. Les contributions se font de façon anonyme donc nous ne connaissons pas intimement ceux ou celles qui sont derrière. Nous publions leurs récits, leurs confidences, leurs témoignages qu’ils ou qu’elles soient, auteurs d’un jour ou auteurs réguliers.Si nous en connaissons quelques-uns personnellement, nous avons à cœur de permettre à ceux qui le souhaitent de s’exprimer dans l’anonymat, dans une relation de confiance mutuelle. Parfois certaines contributrices peuvent échanger plus fréquemment avec nous et nous pouvons alors mutuellement faire connaissance au-delà du pseudo.
Nous recevons des écrits et des messages de partout, des femmes de toutes origines, de tous âges… Nous apprécions grandement la confiance qu’ils et qu’elles nous accordent en acceptant que nous publiions une tranche de leur vie offerte aussi bien à nous qu’aux lecteurs et lectrices du webzine.

« Nous faisons face à un problème d’imagerie, de représentation. Une ambigüité permanente, une oscillation sans fin entre les pressions familiales et religieuses, et les jeux de corps. »

Connaissez-vous votre lectorat?

LaplisiTol étant un site interdit aux mineurs, nous savons que notre lectorat est principalement francophone, majeur et féminin. D’un point de vue géographique, il se situe à plus de 60% en France puis dans la Caraïbe.

Quelle image aviez-vous de l’érotisme antillais et plus largement chez les personnes noires?

Avant tout, nous faisons face à un problème d’imagerie, de représentation. Une ambigüité permanente, une oscillation sans fin entre les pressions familiales et religieuses, et les jeux de corps.

En ce qui concerne les Antilles, l’impression que l’érotisme était perçu comme quelque chose de caché, de tabou dont il ne fallait pas parler et encore moins revendiquer sous peine d’être cataloguée comme personne (femme) de mauvaise vie.
Tandis qu’à l’extérieur (en dehors des Antilles), les noires perçues comme des objets sexuels, de désir à cause de leur corps et de leurs origines “tropicales”, “chaudes”…

Pensez-vous contribuer à la libération de la « sensualité noire »?

Seuls nos lecteurs peuvent en juger. Mais nous espérons favoriser une image plus bienveillante de la sensualité, de l’érotisme, participer à une discussion saine et ouverte sur cet aspect de la vie.
Si ce serait-ce qu’une personne peut dire un jour que grâce à LpsT, elle a pu se dire, se raconter, s’approprier ses émotions et ses expériences afin de se sentir plus légère, plus libre alors ce sera déjà un petit miracle.

« Certaines personnes parfois renoncent à les voir publier ou souhaitent leur suppression après publication.
Nous ne sommes pas dans le cœur de ces personnes mais nous pouvons supposer que cela n’est pas facile de voir son histoire même anonymisée exposée sur internet sous le regard d’inconnus. »

Quels seraient selon vous les « progrès » à faire en matière d’érotisme antillais?

L’érotisme cela commence avec le corps, habiter son corps pleinement, être à l’aise dans son corps. Et ressentir. Et désirer. Et sentir.
De sorte que plus largement, toute action visant à améliorer le rapport au corps, à avoir une bonne image de son corps, à se donner le droit de se vivre comme une être désirant et désirable et à une meilleure connaissance de soi, est bienvenue.

Nous souhaitons continuer à voir fleurir toutes les formes d’art (littérature, théâtre, danse…) qui pourraient aider nos corps à mieux vivre, désirer, sentir et ressentir. Toutes les formes d’art qui pourraient apporter une amélioration entre les êtres (quel que soit leur genre). Ne pas en faire seulement une discussion chuchotée à voix basse avec une pointe de honte/ gêne ou une discussion d’universitaire mais également une discussion simple entre les individus.

Nous aspirons à ce que toutes les femmes puissent avoir la possibilité de parler elles-mêmes de leurs désirs et de leurs fantasmes et cultivent l’amour de soi, l’estime de soi et la confiance en soi.

Recevez-vous des témoignages de personnes qui n’osent pas rendre publiques leurs histoires? Pourquoi selon vous?

Même si tous les témoignages que nous recevons sont anonymes (et que nous nous assurons que tous signes distinctifs permettant la découverte de l’identité de l’auteur soient supprimés), certaines personnes parfois renoncent à les voir publier ou souhaitent leur suppression après publication.
Nous ne sommes pas dans le cœur de ces personnes mais nous pouvons supposer que cela n’est pas facile de voir son histoire même anonymisée exposée sur internet sous le regard d’inconnu. Car il s’agit d’offrir un bout de soi aux autres.
Quand bien même, ces personnes ne vont pas jusqu’à la publication, le fait d’avoir posé des mots sur une histoire, une souffrance, une expérience est déjà bien.

Quelles sont les évolutions souhaitées du site et du concept LaplisiTol?

Nous avons beaucoup de rêves… Au plus simple, nous souhaiterions que LaplisiTol puissent atteindre également un lectorat non francophone, pouvoir augmenter le volume de nos publications et notre couverture médiatique. Dans nos rêves les plus fous, et il est bon de rêver n’est-ce pas, nous souhaiterions donner vie à une comédie romantique, pleine de sexytance et qui nous ressemble.

La Tchipie, membre fondateur du site, a sorti un livre « Ma peau mérite toutes les douceurs du monde ». Pouvez-vous nous en dire plus?

La Tchipie écrit depuis de très nombreuses années… Au tout début elle écrivait dans son coin, puis a décidé de faire un blog, de co-fonder laplisitol.com et enfin de publier un livre de courtes histoires sages et peu sages pour adultes : Ma peau mérite toutes les douceurs du monde. Qu’en dire ? Si ce n’est que la parole des lecteurs est celle qui permet le mieux d’appréhender le livre : « Voici un livre qui apporte du bonheur. Un bonheur intense. Peut-être que la leçon de vie qu’il faut retenir c’est exactement le lâcher-prise », « à toutes les jeunes femmes qui se questionnent, je pense qu’il y a ici les réponses de presque toute une vie ». En vente sur plus de 200 librairies en ligne dont Librinova.com, la Fnac.com, Amazon.com, etc…

Un dernier mot?

Bonne Année à toutes celles et à tous et spécialement à ceux qui suivent les aventures LaplisiTol. Que nous puissions continuer à grandir ensemble dans la bienveillance, la confiance, le partage, l’amour.

L’équipe de LaplisiTol

A la lecture de leurs réponses, j’ai été agréablement surprise de la bienveillance et de l’engagement de leurs propos. Voilà comment traiter un sujet tabou de manière intelligente et positive!
J’ai commencé à me plonger dans le livre écrit par La Tchipie :
« Ma peau mérite toutes les douceurs du Monde », (que vous pouvez acquérir ici !) et je vous le recommande vivement, car au-delà d’être un recueil d’écrits, c’est une oeuvre artistique, personnelle et engagée, qui parlera à beaucoup de femmes. Je remercie l’équipe de LaPliSiTol pour cette interview, et je vous invite à (re)découvrir les histoires et récits du site : laplisitol.com
Bonne lecture!
PS: et pour celles (et ceux) qui veulent soumettre une histoire, leur histoire, une récit érotique c’est par ici =>  http://laplisitol.com/confidences/fr/envoyer-histoire-erotique/
Portraits

« Humans of Madinina » par Clardio

16/05/2016

Vous ne pouvez pas être passé à côté des témoignages de Martiniquais, qui racontent pourquoi ils aiment la Martinique, ce qu’ils y ont vécu, et ce qu’ils souhaitent pour elle et ses habitants. Je vous laisse découvrir Claude ARNERIN (qui a accepté de nous en dire un peu plus) à l’initiative de ce magnifique projet « Martiniquais : Humans of Madinina ».

13151862_1111772238883765_1725586247981872601_nQui es-tu Clardio?

Waouuu, c’est un exercice difficile ! Je suis un citoyen du monde au cœur de la Caraïbe, qui vit en Martinique. Je suis un autodidacte qui a une passion pour les nouvelles technologies, mais aussi un homme qui aime les défis. Ma devise: « Toujours plus loin, toujours plus haut. »

Pourquoi la photo te passionne-t-elle?

J’ai commencé la photo en 2007, après avoir perdu mon emploi. J’avais alors du temps, je parcourais la Guadeloupe ( à l’époque où j’y vivais ) avec mon appareil à la recherche de beaux clichés.

La photo m’a aidé à remonter la pente. Pour moi, c’est un exutoire qui me donne l’opportunité de partager avec les autres ma vision du monde.

Raconte nous ton projet « Martiniquais »

La naissance du projet remonte au mois de Novembre 2015, je rentrais d’un voyage à Vancouver avec des étoiles plein les yeux. Un soir, je reçois le coup de fil d’une amie qui me demande de regarder à la TV,  “HUMAN” de Yann Arthus- Bertrand, le grand spécialiste de la photographie aérienne qui, à travers des vidéos, relate l’humanité, sous tous ses angles. Son projet m’a fortement inspiré. Etant photographe, je me suis dit: « Pourquoi ne pas mettre en photos tous ces visages qui enrichissent notre île ? »

Plus tard, au mois de Janvier 2016, dans la naissance de cette idée, je découvre le projet photographique « Humans of New York » de Brandon Stanton, qui donne la parole aux New-Yorkais.

C’est décidé, je fais une ôde à la Martinique, à travers la richesse et la diversité de ses habitants : Les Martiniquais.

Quelle expérience en tires-tu?

Que du positif ! Ca m’aide à grandir et aussi à comprendre que la vie est complexe ici. Mais que nous avons cette opportunité de vivre dans un environnement merveilleux. Ça semblera bizarre, mais je suis un grand timide, ce projet m’aide à aller au-delà, car aborder ou contacter une personne que tu ne connais pas n’est pas un exercice facile. Au-delà des clichés, il y a des personnes merveilleuses en Martinique.

Et je comprends que nous devons aller au delà de ce que nous voyons.

As-tu d’autres projets en cours?

Non. Car le projet “ Martiniquais ” me prend beaucoup de temps.

Je dois finir la saison 1. Ensuite m’atteler à la préparation de la saison 2 avec des nouveautés.

Si tu devais formuler une question commençant par « Et si? » Quelle serait-elle?

Et si nous partagions plus d’amour entre nous ?

Un dernier mot?

Merci, car souvent nous ne prenons pas le temps de dire merci.

Merci aux personnes qui m’aident sur ce projet .

Merci aux participants et futurs participants de ce merveilleux projet.

 

Et merci à toi Clardio, pour cette ôde aux « Martiniquais » 😉

En attendant le site Internet, je vous invite à suivre ce beau projet sur les réseaux sociaux

Facebook : Martiniquais: Humans Of Madinina

Twitter : @mqstory

Instagram : martiniquaistory

Boîte à Idées

Ce café que j’ai payé, mais que je n’ai pas consommé…

25/02/2016

 

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Il était une fois, l’histoire d’un café que j’ai payé, mais que je n’ai pas consommé…

Je suis entrée dans une boulangerie pâtisserie, et enivrée par l’odeur du pain chaud, j’ai demandé une baguette viennoise, un croissant, un jus local et un café. J’ai tout payé, sauf que je ne bois pas de café… Il était suspendu.

Jolie histoire que je n’ai pas encore eu l’occasion de vivre… Mais peut-être avez-vous entendu parler de cet élan de solidarité : le café suspendu.

L’idée : vous achetez deux cafés mais ne repartez qu’avec un. Le deuxième, vous le laissez généreusement et de façon anonyme à un inconnu qui n’a pas les moyens de s’en offrir un. Cet inconnu le saura car la boulangerie/pâtisserie aura pris soin d’ecrire sur un tableau visible depuis l’exterieur le nombre de cafés suspendus offerts par ses clients.

Je vous l’accorde, nous n’avons pas la culture « café du coin » en Martinique. Faisons alors des « Sandwichs suspendus », des « Jus suspendus », ou encore des « Pommes Cannelles suspendues »!

C’est simple, facile, et cela laisse aux personnes dans le besoin l’opportunite de profiter de cette solidarité, et trouver un peu de réconfort sans avoir à en demander. La dignité…

Le concept prend toute sa beauté quand on sait que le nombre de familles faisant appel à la banque alimentaire est croissant sur notre île.

Mesdames et messieurs les boulangers, pâtissiers, restaurateurs … Seriez-vous prêts à mettre en place le concept dans vos points de vente et restaurants?

C’est un petit geste qui fait un grand bien! Pensons-y!

Boîte à Idées, Economie, Politique/Social

Et si on calculait le coût des embouteillages?

31/03/2013

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Un deuxième article sur les embouteillages. Parce que c’est un véritable problème en Martinique. Petit rappel sur le premier article sur ce sujet. Trois solutions étaient proposées comme alternative aux embouteillages (avec tout ce que ça comportait comme avantages et inconvénients) :

1. Le transport intercommunal maritime

2. Le co-voiturage

3. L’aménagement des heures d’ouvertures des entreprises, administrations et écoles.

Au delà de proposer des débuts de  solutions, j’ai été confortée dans l’idée que les embouteillages sont une des plaies de notre économie martiniquaise, quand j’ai lu un statut sur Facebook (Lisa si tu lis cet article…) : « Est-ce que quelqu’un a déjà fait le calcul de l’argent perdu pour l’économie martiniquaise à cause d’embouteillages quotidiens? »

Effectivement! De façon assez factuelle, combien de temps passons-nous dans les embouteillages en moyenne par jour? 1h? 2h? En prenant en compte le prix de l’essence, les tarifs pratiqués par les concessions et les garagistes pour l’entretien des véhicules (parce que jouer avec l’embrayage dans des embouteillages, ça l’abîme forcément, sans parler des autres pièces…), et le stress causé par cette perte de temps et la crainte d’arriver en retard au boulot, est-ce qu’on a pensé un jour à calculer ce que coûtent les embouteillages en Martinique? Sur une journée. Un mois. Un an. Ou plusieurs années…

Prenons l’exemple d’un commercial, dont l’objectif est de rentabiliser sa journée par des rendez-vous, et surtout de les conclure par un acte de vente. Lorsque celui-ci perd 2, ou 3, peut-être même 4h dans les embouteillages au quotidien entre deux rendez-vous, sans parler des dépenses pour l’entreprise, cités dans le paragraphe précédent, quel est le manque à gagner pour le commercial et son entreprise?

Même logique pour les touristes! Sur une journée d’environ 10h, perdre 3h dans les embouteillages pour faire quelques kilomètres (oui, notre Martinique est toute petite malgré elle…), nous serions presque embêtés pour eux.

Nous avons tous mieux à faire que de passer des heures dans des bouchons, qui n’ont parfois aucune cause réelle… Quand bien même il y en aurait une (un accident par exemple), nous devons trouver des solutions pour éviter cette perte de temps automatique.

Les effets seraient indiscutables : amélioration du moral et baisse du stress des automobilistes, mais surtout récupération du manque à gagner pour notre économie, et réduction des dépenses en carburant et en entretien de nos véhicules. C’est notre porte-feuille qui nous dira merci.

Alors, calculer le coût des embouteillages, par curiosité, avoir un argument supplémentaire pour que soient mises en place des solutions durables quant à ce problème, qui s’y met?