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Economie, Politique/Social

Et si, après tout ça, on démocratisait le télétravail ?

09/04/2020

Comme tout un chacun, je suis confinée depuis bientôt 4 semaines. Et comme tout un chacun, (je suppose) je me pose beaucoup de questions sur notre fonctionnement au quotidien (avant cette crise sanitaire).

Résumons : se réveiller tôt (parfois très tôt) pour prendre le petit-déjeuner avec les enfants (rapidement), les préparer et se préparer (rapidement), prendre chacun sa voiture pour les emmener à l’école et filer au travail. Enfin filer… dans notre tête. On dit quoi ? Environ 1h pour faire Schoelcher-Lamentin en heure de pointe.

On arrive au travail « fatigué » des embouteillages, et on passe une journée entre les réunions prévues et imprévues, les urgences, les interruptions de nos collègues, le déjeuner à aller chercher. sans compter les embouteillages que l’on prend pour aller chez les clients/fournisseurs pour des réunions. Allez ! Hop, il faut aller récupérer les enfants (hey! encore des embouteillages!).

On rentre à la maison épuisé (des embouteillages), il faut préparer le dîner, faire les devoirs maison, trouver un peu de temps à passer avec les enfants, dîner, et c’est l’heure du coucher. Regarder Netflix? Sincèrement ? Pas la force (le courage?) tous les jours ! Et le lendemain : rebelote.

Franchement embouteillages-boulot-dodo, ce n’est pas folichon…

Alors voilà que le confinement nous révèle que l’on peut travailler de chez soi (je vous l’accorde avec des enfants ce n’est absolument pas évident). Mais cela voudrait-il dire que c’est possible hors confinement? Une bonne connexion internet, un espace de co-working virtuel, une organisation et un planning aux petits oignons, et des salariés moins stressés (parce qu’ils n’auront pas pris d’embouteillages, parce qu’ils auront pu dormir 30 minutes de plus sans empiéter sur leur volume horaire de travail, donc plus efficaces plus productifs), qui dirait non? Levez le doigt!

Alors ? A-t-on réellement besoin de se déplacer et d’aller s’enfermer dans un bureau tous les jours après avoir pris des embouteillages, alors que l’on peut être tout aussi efficace (voir plus) en travaillant depuis chez soi? A-t-on réellement besoin d’être dans la même salle pour faire une réunion alors que les outils de vidéoconférence fonctionnent de mieux en mieux ?

Imaginez les conséquences économiques ! Pour l’entreprise par exemple :si vous êtes moins nombreux dans les locaux tous les jours, a-t-on réellement besoin de toute la surface actuelle de vos bureaux ? Peut-être que cela permettra de réduire le coût du loyer et toutes les charges qui y sont directement liées?

Pour les salariés : on utilise moins d’essence, on peut faire à manger chez soi (et faire des économies!) et se reposer vraiment entre 12h30 et 14h (ou faire du sport, de la méditation, travailler sur des projets personnels, faire un peu de ménage…).

Et si on revoyait notre manière de fonctionner au quotidien dans notre vie professionnelle? Peut-on utiliser tout ce temps de « déplacement » quotidien pour effectuer des tâches plus importantes, plus efficaces, plus productives? Et qui dit moins de trajets, dit moins d’embouteillages (ils me persécutent ceux-là!), donc moins de pollution et moins de stress !

C’est un changement de paradigme que beaucoup de chef d’entreprises auront peut-être du mal à opérer. Bien sûr ce n’est pas possible pour tous les secteurs et pour tous les postes, mais pour celles et ceux pour qui cela peut être mis en place, pourquoi pas? Attention, il ne s’agit pas de passer d’un extrême à l’autre, mais de rationaliser et d’optimiser notre présence dans les locaux de l’entreprise.

Bien évidemment, les paramètres devront être étudiés, précisés, cadrés. Mais je suis sûre qu’au final, si on compare les deux, le télétravail sortira gagnant. Cela nous permettra (peut-être) de nous recentrer sur nous-mêmes, nos ambitions, nos envies, et d’arrêter de laisser le travail rythmer nos vies.

Crédit photo : Adobe Stock

Coups de coeur, Portraits

Alex, les Amazones, et l’Amour …

07/02/2019

J’ai vraiment connu Alexandra en 2011 quand elle m’a donné la chance d’animer une chronique hebdomadaire en radio sur Martinique 1e. Puis chacune a suivi son chemin professionnel, et lorsqu’elle a monté son association pour aider les femmes atteintes de tout type de cancer, j’ai été frappée par son dynamisme, son sourire, son côté toujours positif, et son dévouement. Elle mène un combat absolument magnifique, et je souhaite à travers cette interview mettre en avant tout le travail qu’elle accomplit avec son association et toutes les femmes qui l’entourent. J’espère que vous aurez autant de frissons que moi en lisant ces quelques lignes…

Alexandra, peux-tu nous dire qui tu es ?

Cette question est toujours compliquée pour moi… C’est plus évident de parler des projets, des actions… Parler de soi… Je me demande toujours si je suis un sujet en fait… Je me plie en général à l’exercice de bon gré mais en me disant… « Je sais pas si cela va intéresser les gens ou leur apporter quelque chose ». Mon éternel phare « apporter quelque chose », Alex life matter. En quoi, mon petit passage sur la planète terre à ce moment précis de l’histoire a pu faire un peu de bien… 
J’ai 40 ans, je suis ce qu’on appelle une « communicante ». Tombée dans le chaudron de la com dès le lycée. Je me souviens on avait créé une radio au Lycée Acajou 2… On émettait entre 12h et 14h dans la permanence. A l’époque il y avait même Binok aka Frédérick Germain de Papa Tank. Ensuite, à 18 ans j’ai découvert par hasard RCI avec le Caraïbes Jeune quand j’étais en prépa, et ça a été une évidence. J’adorais ça. 22 ans plus tard, j’ai travaillé chez plusieurs médias et à chaque fois avec beaucoup de bonheur, j’y ai rencontré des ami.e.s, des collègues, des auditeurs et auditrices fantastiques qui m’ont beaucoup appris sur ce métier bien sûr mais aussi sur la vie. 
Dans tes questions tu m’as demandé de parler d’un hobby… je trouvais pas et puis, je me suis dis: « Mais oui! Bien sûr! ». J’adore lire. Quand je me plonge dans un bouquin… Je m’immerge dans une époque, un lieu, avec des personnages… et tant que je n’ai pas dévoré le livre jusqu’à la dernière page… les personnages m’habitent. Ils vivent avec moi, mangent avec moi… Leur temps est mon temps. J’adore cette sensation. Il y a une citation qui dit « La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas »… Je la comprends aisément. 

Tu as créé l’association Amazones, peux-tu nous la présenter et nous dire pourquoi tu l’as créée ? Dans quel but ?

Amazones est une association loi 1902 que nous avons fondé il y a 1 an et demi, en octobre 2017. Cette association a pour but d’accompagner les femmes touchées par le cancer et leur entourage. Quand j’ai commencé Amazones, avec quelques ami.e.s, je pensais juste organiser une expo photo sur la thématique « Femme, belle et rebelle », afin de réconcilier celles qui avaient été confrontées au cancer du sein. C’est une maladie qui attaque les symboles « usités » de la féminité… Cheveux, seins, pilosité, libido… L’objectif était de nous réconcilier avec cette nouvelle Elle, certes différente mais toujours féminine et belle. Il s’agissait également de sensibiliser le plus grand nombre par le truchement de l’art, art visuel avec de merveilleux photographes, art vivant avec les concerts et art cinématographique avec le documentaire « Amazones, l’Art de Revivre ».


Et puis, j’ai rencontré les Amazones. Nous nous sommes trouvées, reconnues, aimées… Il était impensable de faire l’exposition à la Villa Woz en 2017 et de se quitter. On avait ouvert la boite de pandore, il y avait tant à faire à l’époque pour améliorer le parcours de soins de ces femmes que nous avions rencontré pendant l’exposition, qu’il était impossible de revenir à la vie d’avant. Quand la Villa Woz a fermé ses portes, on avait le sentiment d’abandonner ces femmes… On s’est tout de suite mis en axe pour que nos actions se poursuivent concrètement sans attendre le prochain Octobre Rose… Tu sais quand on sait ce que cela fait d’être embarqué dans ce parcours de soins difficile, on a pas envie de se dire qu’il y a des personnes qui y vont toute seules, sans être armées, entourées, chouchoutées… À notre niveau, on pouvait changer les choses, alors on le ferait sans attendre que la solution vienne d’ailleurs. Nous avons pensé l’association pour les femmes confrontées au cancer quel que soit le type de cancer, pas uniquement le cancer du sein.

T’attendais-tu a un tel engouement de l’association? 

Le succès de l’association et de ses actions a été immédiat et se confirme de mois en mois. En fait, il y avait une véritable attente sur l’accompagnement des femmes touchées par un cancer chez nous. Des actions d’information et de prévention étaient organisées par l’AMREC, et la Ligue, mais il manquait assurément un accompagnement en parallèle des traitements médicaux ( chimio, radiothérapie chirurgie). Les soins oncologiques de support par exemple (sport adapté, attaché de foulard, make up, sophrologie, acupuncture etc) dont les effets sur l’amélioration du moral et donc de la survie des personnes en soins n’est plus à démontrer, étaient quasi inexistants. Idem pour une information qui nous ressemble. Toute la littérature médicale était à destination des blancs. Les Noir.e.s étaient oublié.e.s. Je suis heureuse de voir que petit à petit les choses changent. Des associations telles que Atoumo, association de soignants à Clarac, Ma tété et la Ligue organisent ainsi régulièrement des ateliers, et des évènements à destination de ce public. L’ERI, espace d’information et d’orientation basé à Clarac, propose pléthore de documentation depuis avril 2018. Depuis 1 an, ça bouge, et c’est tant mieux! Il reste tant à faire! 

Je suppose que cela ne doit pas être facile tous les jours de gérer l’association notamment sur le plan humain, comment fais-tu pour être toujours aussi souriante?

Détrompe toi! C’est un bonheur de travailler avec les amazones. On se dit souvent qu’on adorerait avoir notre maison à nous et ne faire que ça. Il peut arriver qu’on se retrouve, au Nid, assises sur notre tapis, thé à la main, à 23h à refaire le monde, à envisager comment améliorer le fonctionnement de notre association, mieux venir en aide aux femmes qui nous contactent. On est très protectrices les unes envers les autres. Quand nous accueillons une nouvelle amazone nous essayons d’être les plus présentes possible.  Bien sûr, il y a des histoires racontées qui font mal au ventre… d’autres qui me font rentrer avec un sanglot dans les yeux, et des amazones parties dans les étoiles… Mais ce que nous retenons c’est la chance d’être en vie.

L’association est vachement joyeuse. Tu entends souvent des éclats de rire, des vannes, des confidences, on se fait beaucoup de câlins aussi. On respecte  énormément le rythme de chacune. Certaines ont envie une fois l’étape du nid passée, de voler ailleurs, on est ok avec ça. D’autres veulent aider après avoir été elles même aidées… Là aussi on est ok. C’est un petit miracle Amazones. 


On a aussi des bénévoles et des intervenants juste extraordinaires. Ils sont… je trouve pas de mots. Un jour, lors d’une réunion d’information avec eux… Une amazone a été saisie par les larmes et est partie… Quand je lui ai demandé après la réunion ce qui n’allait pas, elle m’a répondu :  » Mais Alex, ces gens, ils nous connaissent même pas… Et ils sont là pour nous. C’est pas possible! ». Ces gens, ces bénévoles, ils font battre nos coeurs. 


Bien sûr, c’est beaucoup beaucoup de travail… ça c’est indéniable. Je pense que peu de personnes réalise les nuits à bosser, les week ends sacrifiés, les amis qu’on voit moins… Et il faut avoir un chéri, si on en a un, compréhensif ou engagé comme on l’est. Mais au final… quel bonheur quand on sent que on a réalisé un petit îlot de bonheur pour des personnes que la vie a parfois malmené. 


Et sur mon sourire… Comme c’est pas la première fois qu’on me fait la remarque… Je crois que je suis comme ça en vrai. Une méga optimiste et puis je me sens mieux quand je smile, alors je smile! Il ya une chanson de Kirk Franklin, « Smile » qui pourrait être mon mantra! Je vous la recommande! 

Qu’as-tu appris et que souhaites-tu développer avec l’association?

Ce que j’ai appris? Que rien n’est impossible… Mais je le savais déjà! (Lol) En fait, mes intuition se sont confortées avec Amazones. Je crois formidablement, intrinsèquement en la capacité du peuple martiniquais à réaliser des choses exceptionnelles. Je crois que nous avons trop longtemps cru que le salut viendrait de quelqu’un d’autre que nous même. Je crois que nous avons leurré des générations de femmes et d’hommes avec le mythe du poto milan, alors que les femmes voulaient juste être des femmes. Je crois que nous sommes bons, et que nous ne demandons que des occasions de le prouver.Je crois que nous sommes beaux et belles et que nous ne le disons pas assez. Je crois que le pouvoir est entre nos mains à chacun et que le jour ou nous le mettrons en action, il n’y a pas grand chose qui nous arrêtera.

Quels ont les projets et ambitions de l’association pour 2019 et les prochaines années? 

En Martinique, nous souhaitons ardemment emménager dans un espace plus grand. Une maison qui nous permettrait d’être plus à l’aise. Aujourd’hui le nid est trop petit!! Nous travaillons  à nous structurer suffisamment pour avoir des employé.e.s qui assurent le fonctionnement de l’association en plus du bénévolat. Nous avons encore une sacrée feuille de route encore pour 2019, amélioration de notre site internet, rénovation de lieux de soins, l’exposition bientôt au Ministère de l’Outre Mer, de nouveaux festivals pour le documentaire, le magazine Amazones #2… Et puis l’ouverture de Amazones en Guadeloupe et en Guyane peut être à la Réunion qui nous en a fait la demande. Tahiti, quand à elle, a déjà crée Amazones Pacific en juin 2018. 

Tout va très vite, très très vite ! C’est la raison pour laquelle nous avons besoin d’aide et nous cherchons de nouveaux bénévoles pour grossir nos rangs mais aussi des mécènes. Cela serait formidable comme cela se fait ailleurs en France qu’une grande entreprise nous accompagne. Rose Up par exemple en France est soutenue par la Fondation Loréal et par le Printemps. Je lance un appel à nos chefs d’entreprise!

Notre objectif, mais cela commence à être le cas (en Martinique), c’est qu’aucune femme d’Outre Mer, qu’elle se fasse soigner chez elle ou en France, ne se retrouve, seule, isolée, sans réponses, sans options qui la concernent. C’est de créer une espèce de sororité par delà mers et océans.

Si tu devais améliorer quelque chose en Martinique, ce serait quoi?

Notre confiance en nous. « Sé zié ki kapon » disait mon père…  On a un savoir-faire extraordinaire! Des compétences qu’on nous envie. Un pays magique… Et des gens… en or. Au quotidien, je vois bien qui nous aide en achetant un magazine, en nous accompagnant à leur façon et qui fait des discours. L’ARS nous soutient et c’est un grand pas pour nous afin de maintenir toutes les merveilleuses actions crées avec des bénévoles. 

Quand je vois que des radiothérapeutes reçoivent des patients dans des bureaux ou la clim ne fonctionne plus, que des médecins prennent un temps de fou pour faire rentrer des infos sur des ordinateurs de mathusalem, que le service hémato fonctionne à minima, que les oncologues font un turn over de ouf, que le délai de prise en charge du patient peut être amélioré ainsi que la cohérence de son parcours de soins, qu’on ne sait toujours pas à quel saint se vouer sur la question du chlordéconne… Je me dis que avant d’investir dans des machines coûteuses… Investissons sur l’amélioration des conditions de travail des soignants et donc de la prise en charge des patients. L’urgence elle est déjà là. Réfléchissons à une problématique cancer sur 15/ 20/30 ans sans visées électoralistes, établissons une vraie stratégie cancer sur notre territoire et après déclinons les outils. Aujourd’hui, on fait l’inverse… On voit ce à quoi cela nous a mené. Je ne désespère pourtant pas que les bonnes décisions soient prises dans l’intérêt collectif.

Un dernier mot? 

Je vous aime. Merci à toutes et tous.

Pour joindre l’association par téléphone : 0696861123 ou par mail : projetamazones@gmail.com

Site web : http://www.projetamazones.com

Crédit photo : Mlle Fwaiiz, Benny, Alice Des Merveilles.

Boîte à Idées

Et si les collectivités allouaient leur budget cocktail à la Banque Alimentaire?

17/03/2012

imagesEn 2008, 40 000 Martiniquais ne mangeaient pas à leur faim tous les jours. Cela représentait tout de même plus de 10% de la population de l’île.

Dans la même année, seules 6 communes de Martinique ont aidé la Banque Alimentaire par des subventions. Les 28 autres n’ont pas répondu à une demande d’aide de 600 € pour l’année! Il en était de même en 2011…

Qu’il y ait en Martinique, des personnes, des mères, qui n’arrivent pas à nourrir leurs enfants tous les jours, est une problématique qui devrait inquiéter davantage nos politiques. Pire! La Banque Alimentaire de Martinique est la seule Banque Alimentaire de France à payer un loyer (qui s’élevait à 40 000 € en 2008)!

Avec la crise que nous connaissons, il est presque certain que ces difficultés ont du croître (absence de chiffres récents sur Internet). En tout état de cause, il est prévu que les aides et subventions financières de l’Etat, des entreprises et de l’Europe soient déprogrammées en 2013. La Banque Alimentaire ne pourra donc compter que sur la générosité des entreprises et des particuliers.

Que pouvons-nous faire pour aider ces martiniquais qui ne mangent pas correctement tous les jours?

Et si les collectivités locales allouaient une partie de leur budget annuel « cocktail, réception… » à la Banque Alimentaire de Martinique?

L’idée: plutôt que de créer une ligne budgétaire (supplémentaire) pour la Banque Alimentaire, il suffit de prélever sur le budget cité et de l’allouer à cette association. Ainsi il n’y a pas d’augmentation de budget, et l’action sociale des collectivités pour la lutte contre la faim en Martinique est en partie accomplie pour l’année.

Je pense que c’est un devoir pour les collectivités locales de permettre à ceux qui n’ont pas les moyens de pouvoir manger « dignement », en réduisant sur les prestations « cocktails » offerts à ceux qui mangent (déjà) à leur faim tous les jours.

Alors, penser à aider les martiniquais qui sont dans la misère, permettre à la Banque Alimentaire de Martinique de mener sa mission sociale, humaine et altruiste à bien; et si les collectivités locales s’y mettaient?

Sources:

http://www.martinique.franceantilles.fr/actualite/economie/banque-alimentaire-la-fin-des-haricots-10-12-2011-136180.php

http://www.banquealimentaire.com/

http://www.domactu.com/actualite/81017167914153/martinique-pauvrete-10-des-martiniquais-font-appel-a-la-banque-alimentaire/

Boîte à Idées

Et si on donnait leur chance aux jeunes dans les entreprises?

10/08/2011

Les chiffres du chômage en Martinique sont affolants (environ 22% de la population active selon plusieurs sources en 2010), surtout depuis Février 2009. Et pas de réelle reprise depuis cette crise.

Ce chômage touche plus particulièrement les jeunes Martiniquais. Mais pourquoi donc? La scolarité est obligatoire et quasiment gratuite, nous sommes l’île la plus riche (en PIB par habitant) de la Caraïbe, notre taux d’équipement est plus que convenable et il y a tellement, tellement de choses à faire pour développer l’île… Pourquoi les jeunes sont-ils alors autant touchés par le chômage?

En regardant les offres d’emplois sur les différents sites internet et auprès des cabinets de recutement, on se rend compte que la plupart des offres requiert un certain nombre d’années d’expérience, et ce, quel que soit le domaine d’activité: 3 ans d’experience, 5 ans d’expérience… Normal (!!!!!!!) que les jeunes se retrouvent au chômage si on ne leur laisse pas leur chance…

Ne dit-on pas qu’il faut bien commencer par quelque chose? Les gens que l’on recrute avec 5 ans d’expérience, ils ont bien débuté quelque part, sans expérience… non?

Alors oui, peut-être faudrait-il que les jeunes (je n’aime pas trop ce mot, qui devient trop généraliste et qui englobe un tas de notions totalement différentes et éloignées les unes des autres mais bon…) fassent des efforts, et comprennent le fonctionnement d’une entreprise, et les règles que la régissent. Peut-être aussi que les « jeunes » doivent intégrer que l’on ne « cherche » pas du travail, mais que l’on propose de mettre ses compétences au service d’une entreprise, contre un salaire (et que ce salaire doit être couvert par la productivité du salarié…). Voir mon article sur « et si on arrêtait de chercher du travail? »

De l’autre côté, les chefs d’entreprise doivent faire un minimum confiance à ces jeunes, et accepter de leur permettre de grandir professionnellement et de gagner en expérience dans leurs entreprises. On n’apprend jamais mieux que sur le terrain!!!

Mais si on ne leur permet pas de comprendre tout ça, de gravir les échelons, de gagner en compétences et en expérience, de tomber pour mieux se relever… le taux de chômage va continuer de grimper, et inévitablement, la délinquance va augmenter…

Bravo à la région Martinique qui a lancé le dispositif « IMMERSION EMPLOI JEUNE », grand pas en avant pour la lutte contre le chômage des jeunes, même si c’est (très) limité dans le temps…

Je ne vais volontairement pas au fond du problème, mais il y a encore tellement de choses à dire sur le sujet des « jeunes » et pas seulement à propos de l’emploi… Parce que les jeunes aussi ont beaucoup, beaucoup de choses à dire… (j’en mettrais ma main à couper…)

Alors, donner une chance aux « jeunes » d’apprendre les rouages de l’entreprise, de gagner en expérience et d’être productif pour la Martinique, si on s’y mettait??