Je connaissais le chef Nathanaël DUCTEIL de notoriété, et j’ai découvert ses oeuvres culinaires surtout durant le confinement. J’ai aimé son approche d’une cuisine raffinée et accessible avec des produits locaux. Il a gentiment accepté de répondre à mes quelques questions, et je l’en remercie grandement.
M. DUCTEIL, pouvez-vous vous présenter ?
Je suis un issu d’une famille de 5 enfants, j’ai grandi au LAMENTIN. Je suis un passionné de la nature, de jardinage, de pêche, j’ai mon petit potager et j’ai un petit faible pour les agrumes…
Quand avez-vous décidez de faire de la gastronomie votre métier?
La cuisine commence pour moi avec ma mère dès l’âge de 11 ans. J’aimais l’aider à préparer les accras, le gigot, le matoutou, les gâteaux, les jus de fruits… A mes 18 ans elle me décroche un job comme plongeur à l’habitation Lagrange… Et c’est là que je découvre la cuisine artistique.
Avec ma mère j’ai appris le goût, les saveurs, les assaisonnements…là c’est différent, je découvre les dressages l’aspect artistique et esthétique de ce qui deviendra mon métier et ma passion. Je fais ensuite deux rencontres fondamentales dans dans ma carrière: J. Crampon chef formateur du CFA où je vais obtenir mon bep et F.Sherer mon maître d’apprentissage à l’habitation Lagrange et à l’hôtel plein soleil.
En 2006 après une formation à « Alain Ducasse FORMATION » le propriétaire me propose le poste de chef de cuisine de l’hôtel Plein soleil poste que je ne quitterai plus jusqu’en 2016. Durant cette même année, je participe à la création du concept et à l’ouverture du restaurant de l’hôtel French coco. En une année non allons mon équipe et moi effectuer un travail acharné et intense qui nous permettra de recevoir quelques « distinctions » mais surtout de laisser quelques souvenirs culinaires à nos clients de l’époque…
Gratin dauphinois de patate douce
Vous organisez des ateliers pour les grands (et les petits), souhaitez-vous rendre votre savoir-faire accessible à tous ?
En 2018, après un voyage au Canada avec le CMT, je me met à mon compte avec une activité de consultant et une de chef à « domicile ». Un an et demi après, j’ouvre mon atelier de cours de cuisine et la table ma table d’hôte concept découvert au Canada. L’idée dans avec ces ateliers est de partager avec d’autres passionnés des moments autour de la cuisine, autour des produits frais de qualité. C’est aussi de donner la possibilité aux particuliers de se familiariser avec les astuces et techniques des professionnels sans l’obligation de résultat puisque le principe c’est avant tout de s’amuser.
Vous travaillez beaucoup les produits locaux, est-ce une mission que de valoriser ceux-ci pour vous?
Depuis 4 ou 5 déjà j’ai de plus en plus de compliments sur mon approche de la cuisine qui me montre que les gens me voient comme un militant. Quelqu’un qui tous les jours valorise le patrimoine culinaire à travers des recettes innovantes et modernes. Dans la rue les gens me pointent du doigt et quand ils tombent sur moi sur je vois de la fierté sur leur visage et c’est très touchant, marrant mais touchant.
Crème de Papaye verte
Quels sont vos projets et ambitions pour les prochaines années?
Nous avons la chance en Martinique d’avoir des variétés de poissons qui n’ont rien à envier aux autres poissons du monde entier. Nos crustacés et coquillages sont aussi extraordinaires et pourtant tous ces produits ne sont pas assez mis en avant, pas assez valorisés… certains poissons devraient l’être par le prix d’achat chez le pêcheur et par le prix de vente dans les restaurants… C’est en tous cas l’une de mes prochaines aventures: ouvrir un restaurant à concept autour des produits de la mer de notre île…
Avant le confinement, j’avais quelques doutes sur la pertinence de sortir un ou plusieurs ouvrages de cuisine… et bien ces doutes on été levés par les nombreux commentaires et encouragements à entamer la démarche…
Que souhaiteriez-vous que l’on apprenne de ce confinement? Et vous qu’avez vous appris de cette période ?
Poursuivre mon « combat » pour la valorisation des produits locaux, continuer à développer des concepts de restaurations et continuer à partager la passion de mon île à travers des ouvrages de qualité: ce sont là pour moi des informations importantes qui ressortent de ce confinement. Pour le reste, nous ne maîtrisons pas grand chose!!
Pour les plus curieux et les gourmands je vous invite à visiter son site internet : https://nathanaelducteil.com
Je crois que j’ai connu Madly sur les réseaux sociaux en 2010 (quelque chose comme ça). Déjà j’aimais son humour piquant, sa vision de l’économie et de l’entreprise, et surtout sa volonté d’aller au bout des choses. 10 ans après (déjà!) mon avis n’a pas changé, et j’ai découvert en plus sa bonne humeur et son intégrité. Elle a accepté de répondre à mes quelques questions, et je suis fière de pouvoir les publier sur mon blog! Bonne lecture!
Madly, qui es-tu? (Toi, ton parcours, tes hobbies…) Je suis Madly Schenin-King, trentenaire, martiniquaise, entrepreneure, mélange d’optimisme et de cynisme. Je suis née en Martinique et j’y ai faite ma scolarité jusqu’à en prépa. Je suis ensuite partie à Paris pour poursuivre mes études. J’ai fait des détours par l’Espagne et les États-Unis. J’ai pas mal voyagé. Puis j’ai commencé ma carrière en communication chez l’annonceur puis en agence avant de créé ma société.
Tu es à la tête de Majorine, peux-tu nous présenter ton entreprise? MAJORINE est un cabinet conseil et de marketing avec un fort intérêt pour le secteur touristique. Nous sommes deux. On est en mesure d’accompagner les institutions et les entreprises depuis la phase de réflexion avec les études de marché jusqu’à l’élaboration de contenus pour leurs supports de communication. On organise aussi des événements, notamment Welcome à la Maison, le salon des loueurs saisonniers. Tu diriges également Veille Tourisme Antilles, peux-tu nous en dire plus? Veille Tourisme Antilles est un magazine, une plateforme, dédiée à l’actualité économique du secteur touristique aux Antilles-Guyane. Le projet est né d’une frustration quand j’étais étudiante avant de devenir un média plutôt bien installé dans le paysage économique. C’est en partie grâce à Veille Tourisme Antilles que j’ai acquis mon expertise du milieu touristique.
Tu organises régulièrement des événements principalement autour du tourisme, peux-tu nous en dire plus ? Oui bien sûr. Nous avons plusieurs formats d’événements mais ils s’adressent essentiellement à une cible professionnelle ou semi-professionnelle : Welcome à la Maison, comme je le disais précédemment, est un rendez-vous annuel que nous organisons en Martinique et en Guadeloupe. Il est pensé à ceux qui font de la location saisonnière ou de courte durée. C’est pour le moment, notre événement phare. En parallèle, nous avons lancé Destination Tech, forum du digital pour les pros du tourisme, des loisirs et de la culture mais le Covid-19 nous a contraints à le reporter. Enfin, nous mettons régulièrement en place des rencontres en plus petit comité, sous forme de tables-rondes ou de mini-conférences pour animer l’écosystème touristique. Notre objectif est d’être incontournables.
Le tourisme est-il un cheval de bataille? Que souhaiterais-tu améliorer en Martinique et en Guadeloupe sur la question du Tourisme? Non, pas un cheval de bataille plutôt un des secteurs pour lesquels j’ai de l’intérêt et je crois qu’il y a encore pas mal de choses à faire. Je préfère parler d’ailleurs parler d’attractivité au sens large plutôt que seulement à travers le prisme des voyageurs d’affaires ou de loisirs. Nous devrions travailler à mieux qualifier l’offre, renforcer la cohésion entre les opérateurs, mieux valoriser l’économie de la connaissance et repenser la promotion du territoire.
Une conférence lors de la dernière édition de Welcome à la Maison
Quelles ont les projets et ambitions pour les prochaines années? D’un point de vue professionnel : développer ma société, diversifier mes activités. D’un point de vue personnel, continuer à profiter de la vie.
Si tu devais dénoncer quelque chose en Martinique ? Les embouteillages. Le manque de vision politique. Les lenteurs administratives. Le scandale du chlordécone.
Et si tu devais valoriser quelque chose en Martinique ? J’ai eu de la chance dans mon parcours de tomber sur des personnes qui m’ont vraiment aidée, souvent en mettant la main à la poche. On sous-estime trop souvent l’apport de ceux qui font avancer les choses. Parfois il suffit d’une personne pour qu’un projet voie le jour.
Un dernier mot? Merci à toi, tu fais partie de ceux auxquels j’ai pensés à l’avant-dernière question 😉
En cette journée internationale de lutte pour les droits des femmes, j’ai souhaité interroger une femme inspirante, aujourd’hui incontournable dans son secteur, qui travaille sur des événements autour de l’épanouissement des femmes au quotidien. Je suis honorée qu’elle ait accepté de répondre à ces quelques questions et j’espère que vous prendrez autant de plaisir que moi lorsque vous lirez ses mots ! Merci Karline !
Karline, qui es-tu?
Je suis jeune femme de 37 ans, maman depuis 9 ans (ma plus belle réalisation), chef d’entreprise depuis bientôt 3 ans et dans la Com’ et l’évènementiel depuis plus de 16 ans ! On me surnomme « wonderkikine », pour faire référence à une pile électrique qui ne s’arrête jamais (rires !) perchée sur ses talons !
A 5 ans, je voulais être chanteuse mais avec ma voix rauque qui n’a clairement aucun talent en la matière, j’ai vite évacué cette piste. A 10 ans, je voulais être hôtesse de l’air mais ma peur bleue de l’avion m’a fait réviser ma copie. A l’époque, je ne comprenais pas comment des centaines de personnes pouvaient flotter dans les airs grâce à une structure aussi lourde et avec de si petites ailes ! A 17 ans, je me voyais déjà en blouse blanche dans les laboratoires à travailler pour la recherche médicale et éradiquer toutes de formes de maladies de cette planète d’où mes études à la faculté de médecine de Bobigny… Puis comme Obélix dans la marmite de potion magique, je suis tombée dans le tourbillon de l’évènementiel et de la com’… Et cela fait maintenant plus de 16 ans que cela dure !
Tu as créé ton agence Kfée’in en 2016. Peux-tu nous la présenter, et peux-tu nous dire pourquoi tu l’as créée? Ce qui t’a motivée à te lancer dans cette aventure ?
… (soupirs) ! Bientôt 3 ans et je me regarde encore parfois dans le miroir et je me dis « Tu l’as fait kikine ! You did it my girl ! ». Je suis surtout fière d’avoir réussi à gérer mes peurs et de m’être donnée les moyens de mes ambitions.
Je me rappelle avoir beaucoup douté, c’était une décision très difficile à prendre. C’est là que l’expression « sortir de sa zone de confort » prend tout son sens. J’ai eu une expérience très enrichissante qui a duré un peu plus de 13 ans dans mon ancienne boîte où j’avais en charge le département communication – événementiel de l’entreprise.
Il arrive simplement un moment où l’on aspire à autre chose, on change de regard, on souhaite suivre et développer sa propre vision. Ce moment où il est grand temps de croire en soi… C’est ainsi que l’agence de communication et évènementiel Kfée’in a vu le jour. Elle est spécialisée dans l’organisation d’événements, le conseil en communication et les relations presse.
Tu as créé et tu gères plusieurs événements aujourd’hui incontournables : la Ladies Break et le Salon Entr’Elles notamment, comment fais-tu pour jongler entre tes événements, tes clients et ta vie personnelle?
Je mets ma cape de Wonderkikine et tout se passe très bien ! Blague à part, je ne vais pas être très originale mais c’est une question d’organisation. Mon expérience me permet d’aller beaucoup plus vite, d’être bien plus productive qu’à mes débuts. Je suis plus attentive pour être plus efficace par la suite. Ce que j’apprécie énormément avec le fait d’être à mon compte, c’est que j’aménage ma vie comme bon me semble, donc j’arrive à trouver du temps pour moi et les miens. Je m’épanouis dans mon travail mais mon socle c’est ma famille et tout particulièrement ma petite fée, Kelyss. Tout est complémentaire, tous les maillons de la chaîne sont importants.
On se doute que cela ne doit pas être facile tous les jours d’être femme et chef d’entreprise, pourtant on te voit souvent souriante, comment fais-tu ?
Quoi de plus beau qu’un sourire, que ce soit sur une femme ou un homme ! Je parle souvent de la « puissance » du sourire, c’est parfois même une arme dans certaines situations délicates. Je suis persuadée qu’il existe des études sur les bienfaits du sourire (j’irai vérifier sur google juste après !),et très certainement des vertus thérapeutiques !
Je souris souvent, sûrement pas tout le temps. Je suis, en tous cas, généralement d’humeur égale quel que soit mon état (intérieur). Je suis persuadée que le simple fait de sourire rend heureux !
Qu’as-tu appris et que souhaites-tu développer ou faire passer comme message avec ton agence et tes événements ?
J’ai appris à rester concentrée, à rester focus sur mes objectifs quel que soit ce qui se passe autour. Essayer tant que possible d’avoir de l’avance, cela passe par l’innovation et la capacité de pouvoir concrétiser rapidement un projet. Nous sommes nombreux à avoir des idées mais peu à savoir/pouvoir les concrétiser. J’apprécie particulièrement le fait d’échanger avec des personnes inspirantes.
J’ai des projets pleins la tête et l’envie furieuse d’en réaliser encore quelques uns… J’aime créer, développer des concepts avec des touches d’innovation. L’agence Kfée’in se positionne aujourd’hui comme une agence qui se veut créative et innovante.
Tes projets tournent souvent autour de la femme : valorisation, bien-être, empowerment… Est-ce un combat que tu mènes ? Une cause que tu souhaites défendre ?
Non, je ne mène pas de combat, je ne défends aucune cause mais je suis juste sensible en effet à l’évolution de la condition féminine. J’ai envie que les femmes s’épanouissent, évoluent personnellement et professionnellement, qu’elles soient plus solidaires, qu’elles soient plus visibles et dans tous les milieux. Je fais ma part, très simplement. J’ai commencé avec un événement bien-être pour les femmes la « Ladies Break », puis grâce à la collaboration avec Madiana Congrès, un Salon de la Femme « Entr’elles » (qui revient bientôt les 16 et 17 mars ! Petit placement produit discrètement ! ). Un bel événement arrive bientôt, toujours à destination des femmes mais sur une thématique spécifique.
Peux-tu nous en dire plus sur tes projets et ambitions pro et perso ?
Passer le fameux cap des 3-5 ans pour commencer (rires !) Développer l’agence est ma grande priorité. Et pourquoi pas, créer une armée de « wonderkikine »… N’ayez pas peur je rigole ! Il y a des choses à venir mais je ne peux vous en dire plus pour l’instant… j’y travaille !
J’ai bien entendu des projets personnels mais que je garde pour moi 🙂
Si tu devais améliorer quelque chose en Martinique, ce serait quoi?
Parmi tout ce que je pourrais citer, je retiendrais que nous avons trop les « coups de gueule » faciles et les « coups de cœur » encore trop difficiles. On du mal à valoriser, féliciter tout simplement. Lé i bon, di i bon ! Je suis pour les critiques à condition quelles soient constructives, qu’elles nous permettent de nous améliorer. Si déjà on arrivait à faire ça, la Martinique avancerait un peu plus vite, non ?
Un dernier mot en ce jour de lutte pour les droits de la femme ?
La route est encore longue, je peux le voir au quotidien, même dans des petites réflexions anodines. Il ne faut pas tomber dans la banalisation de cette journée, alors restons unis et mobilisés (femmes et hommes) pour l’égalité des sexes ! Il faut certainement réfléchir à des actions innovantes.
J’ai vraiment connu Alexandra en 2011 quand elle m’a donné la chance d’animer une chronique hebdomadaire en radio sur Martinique 1e. Puis chacune a suivi son chemin professionnel, et lorsqu’elle a monté son association pour aider les femmes atteintes de tout type de cancer, j’ai été frappée par son dynamisme, son sourire, son côté toujours positif, et son dévouement. Elle mène un combat absolument magnifique, et je souhaite à travers cette interview mettre en avant tout le travail qu’elle accomplit avec son association et toutes les femmes qui l’entourent. J’espère que vous aurez autant de frissons que moi en lisant ces quelques lignes…
Alexandra, peux-tu nous dire qui tu es ?
Cette question est toujours compliquée pour moi… C’est plus évident de parler des projets, des actions… Parler de soi… Je me demande toujours si je suis un sujet en fait… Je me plie en général à l’exercice de bon gré mais en me disant… « Je sais pas si cela va intéresser les gens ou leur apporter quelque chose ». Mon éternel phare « apporter quelque chose », Alex life matter. En quoi, mon petit passage sur la planète terre à ce moment précis de l’histoire a pu faire un peu de bien… J’ai 40 ans, je suis ce qu’on appelle une « communicante ». Tombée dans le chaudron de la com dès le lycée. Je me souviens on avait créé une radio au Lycée Acajou 2… On émettait entre 12h et 14h dans la permanence. A l’époque il y avait même Binok aka Frédérick Germain de Papa Tank. Ensuite, à 18 ans j’ai découvert par hasard RCI avec le Caraïbes Jeune quand j’étais en prépa, et ça a été une évidence. J’adorais ça. 22 ans plus tard, j’ai travaillé chez plusieurs médias et à chaque fois avec beaucoup de bonheur, j’y ai rencontré des ami.e.s, des collègues, des auditeurs et auditrices fantastiques qui m’ont beaucoup appris sur ce métier bien sûr mais aussi sur la vie. Dans tes questions tu m’as demandé de parler d’un hobby… je trouvais pas et puis, je me suis dis: « Mais oui! Bien sûr! ». J’adore lire. Quand je me plonge dans un bouquin… Je m’immerge dans une époque, un lieu, avec des personnages… et tant que je n’ai pas dévoré le livre jusqu’à la dernière page… les personnages m’habitent. Ils vivent avec moi, mangent avec moi… Leur temps est mon temps. J’adore cette sensation. Il y a une citation qui dit « La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas »… Je la comprends aisément.
Tu as créé l’association Amazones, peux-tu nous la présenter et nous dire pourquoi tu l’as créée ? Dans quel but ?
Amazones est une association loi 1902 que nous avons fondé il y a 1 an et demi, en octobre 2017. Cette association a pour but d’accompagner les femmes touchées par le cancer et leur entourage. Quand j’ai commencé Amazones, avec quelques ami.e.s, je pensais juste organiser une expo photo sur la thématique « Femme, belle et rebelle », afin de réconcilier celles qui avaient été confrontées au cancer du sein. C’est une maladie qui attaque les symboles « usités » de la féminité… Cheveux, seins, pilosité, libido… L’objectif était de nous réconcilier avec cette nouvelle Elle, certes différente mais toujours féminine et belle. Il s’agissait également de sensibiliser le plus grand nombre par le truchement de l’art, art visuel avec de merveilleux photographes, art vivant avec les concerts et art cinématographique avec le documentaire « Amazones, l’Art de Revivre ».
Et puis, j’ai rencontré les Amazones. Nous nous sommes trouvées, reconnues, aimées… Il était impensable de faire l’exposition à la Villa Woz en 2017 et de se quitter. On avait ouvert la boite de pandore, il y avait tant à faire à l’époque pour améliorer le parcours de soins de ces femmes que nous avions rencontré pendant l’exposition, qu’il était impossible de revenir à la vie d’avant. Quand la Villa Woz a fermé ses portes, on avait le sentiment d’abandonner ces femmes… On s’est tout de suite mis en axe pour que nos actions se poursuivent concrètement sans attendre le prochain Octobre Rose… Tu sais quand on sait ce que cela fait d’être embarqué dans ce parcours de soins difficile, on a pas envie de se dire qu’il y a des personnes qui y vont toute seules, sans être armées, entourées, chouchoutées… À notre niveau, on pouvait changer les choses, alors on le ferait sans attendre que la solution vienne d’ailleurs. Nous avons pensé l’association pour les femmes confrontées au cancer quel que soit le type de cancer, pas uniquement le cancer du sein.
T’attendais-tu a un tel engouement de l’association?
Le succès de l’association et de ses actions a été immédiat et se confirme de mois en mois. En fait, il y avait une véritable attente sur l’accompagnement des femmes touchées par un cancer chez nous. Des actions d’information et de prévention étaient organisées par l’AMREC, et la Ligue, mais il manquait assurément un accompagnement en parallèle des traitements médicaux ( chimio, radiothérapie chirurgie). Les soins oncologiques de support par exemple (sport adapté, attaché de foulard, make up, sophrologie, acupuncture etc) dont les effets sur l’amélioration du moral et donc de la survie des personnes en soins n’est plus à démontrer, étaient quasi inexistants. Idem pour une information qui nous ressemble. Toute la littérature médicale était à destination des blancs. Les Noir.e.s étaient oublié.e.s. Je suis heureuse de voir que petit à petit les choses changent. Des associations telles que Atoumo, association de soignants à Clarac, Ma tété et la Ligue organisent ainsi régulièrement des ateliers, et des évènements à destination de ce public. L’ERI, espace d’information et d’orientation basé à Clarac, propose pléthore de documentation depuis avril 2018. Depuis 1 an, ça bouge, et c’est tant mieux! Il reste tant à faire!
Je suppose que cela ne doit pas être facile tous les jours de gérer l’association notamment sur le plan humain, comment fais-tu pour être toujours aussi souriante?
Détrompe toi! C’est un bonheur de travailler avec les amazones. On se dit souvent qu’on adorerait avoir notre maison à nous et ne faire que ça. Il peut arriver qu’on se retrouve, au Nid, assises sur notre tapis, thé à la main, à 23h à refaire le monde, à envisager comment améliorer le fonctionnement de notre association, mieux venir en aide aux femmes qui nous contactent. On est très protectrices les unes envers les autres. Quand nous accueillons une nouvelle amazone nous essayons d’être les plus présentes possible. Bien sûr, il y a des histoires racontées qui font mal au ventre… d’autres qui me font rentrer avec un sanglot dans les yeux, et des amazones parties dans les étoiles… Mais ce que nous retenons c’est la chance d’être en vie.
L’association est vachement joyeuse. Tu entends souvent des éclats de rire, des vannes, des confidences, on se fait beaucoup de câlins aussi. On respecte énormément le rythme de chacune. Certaines ont envie une fois l’étape du nid passée, de voler ailleurs, on est ok avec ça. D’autres veulent aider après avoir été elles même aidées… Là aussi on est ok. C’est un petit miracle Amazones.
On a aussi des bénévoles et des intervenants juste extraordinaires. Ils sont… je trouve pas de mots. Un jour, lors d’une réunion d’information avec eux… Une amazone a été saisie par les larmes et est partie… Quand je lui ai demandé après la réunion ce qui n’allait pas, elle m’a répondu : » Mais Alex, ces gens, ils nous connaissent même pas… Et ils sont là pour nous. C’est pas possible! ». Ces gens, ces bénévoles, ils font battre nos coeurs.
Bien sûr, c’est beaucoup beaucoup de travail… ça c’est indéniable. Je pense que peu de personnes réalise les nuits à bosser, les week ends sacrifiés, les amis qu’on voit moins… Et il faut avoir un chéri, si on en a un, compréhensif ou engagé comme on l’est. Mais au final… quel bonheur quand on sent que on a réalisé un petit îlot de bonheur pour des personnes que la vie a parfois malmené.
Et sur mon sourire… Comme c’est pas la première fois qu’on me fait la remarque… Je crois que je suis comme ça en vrai. Une méga optimiste et puis je me sens mieux quand je smile, alors je smile! Il ya une chanson de Kirk Franklin, « Smile » qui pourrait être mon mantra! Je vous la recommande!
Qu’as-tu appris et que souhaites-tu développer avec l’association?
Ce que j’ai appris? Que rien n’est impossible… Mais je le savais déjà! (Lol) En fait, mes intuition se sont confortées avec Amazones. Je crois formidablement, intrinsèquement en la capacité du peuple martiniquais à réaliser des choses exceptionnelles. Je crois que nous avons trop longtemps cru que le salut viendrait de quelqu’un d’autre que nous même. Je crois que nous avons leurré des générations de femmes et d’hommes avec le mythe du poto milan, alors que les femmes voulaient juste être des femmes. Je crois que nous sommes bons, et que nous ne demandons que des occasions de le prouver.Je crois que nous sommes beaux et belles et que nous ne le disons pas assez. Je crois que le pouvoir est entre nos mains à chacun et que le jour ou nous le mettrons en action, il n’y a pas grand chose qui nous arrêtera.
Quels ont les projets et ambitions de l’association pour 2019 et les prochaines années?
En Martinique, nous souhaitons ardemment emménager dans un espace plus grand. Une maison qui nous permettrait d’être plus à l’aise. Aujourd’hui le nid est trop petit!! Nous travaillons à nous structurer suffisamment pour avoir des employé.e.s qui assurent le fonctionnement de l’association en plus du bénévolat. Nous avons encore une sacrée feuille de route encore pour 2019, amélioration de notre site internet, rénovation de lieux de soins, l’exposition bientôt au Ministère de l’Outre Mer, de nouveaux festivals pour le documentaire, le magazine Amazones #2… Et puis l’ouverture de Amazones en Guadeloupe et en Guyane peut être à la Réunion qui nous en a fait la demande. Tahiti, quand à elle, a déjà crée Amazones Pacific en juin 2018.
Tout va très vite, très très vite ! C’est la raison pour laquelle nous avons besoin d’aide et nous cherchons de nouveaux bénévoles pour grossir nos rangs mais aussi des mécènes. Cela serait formidable comme cela se fait ailleurs en France qu’une grande entreprise nous accompagne. Rose Up par exemple en France est soutenue par la Fondation Loréal et par le Printemps. Je lance un appel à nos chefs d’entreprise!
Notre objectif, mais cela commence à être le cas (en Martinique), c’est qu’aucune femme d’Outre Mer, qu’elle se fasse soigner chez elle ou en France, ne se retrouve, seule, isolée, sans réponses, sans options qui la concernent. C’est de créer une espèce de sororité par delà mers et océans.
Si tu devais améliorer quelque chose en Martinique, ce serait quoi?
Notre confiance en nous. « Sé zié ki kapon » disait mon père… On a un savoir-faire extraordinaire! Des compétences qu’on nous envie. Un pays magique… Et des gens… en or. Au quotidien, je vois bien qui nous aide en achetant un magazine, en nous accompagnant à leur façon et qui fait des discours. L’ARS nous soutient et c’est un grand pas pour nous afin de maintenir toutes les merveilleuses actions crées avec des bénévoles.
Quand je vois que des radiothérapeutes reçoivent des patients dans des bureaux ou la clim ne fonctionne plus, que des médecins prennent un temps de fou pour faire rentrer des infos sur des ordinateurs de mathusalem, que le service hémato fonctionne à minima, que les oncologues font un turn over de ouf, que le délai de prise en charge du patient peut être amélioré ainsi que la cohérence de son parcours de soins, qu’on ne sait toujours pas à quel saint se vouer sur la question du chlordéconne… Je me dis que avant d’investir dans des machines coûteuses… Investissons sur l’amélioration des conditions de travail des soignants et donc de la prise en charge des patients. L’urgence elle est déjà là. Réfléchissons à une problématique cancer sur 15/ 20/30 ans sans visées électoralistes, établissons une vraie stratégie cancer sur notre territoire et après déclinons les outils. Aujourd’hui, on fait l’inverse… On voit ce à quoi cela nous a mené. Je ne désespère pourtant pas que les bonnes décisions soient prises dans l’intérêt collectif.
Un dernier mot?
Je vous aime. Merci à toutes et tous.
Pour joindre l’association par téléphone : 0696861123 ou par mail : projetamazones@gmail.com
Site web : http://www.projetamazones.com
Crédit photo : Mlle Fwaiiz, Benny, Alice Des Merveilles.
Vous ne pouvez pas être passé à côté des témoignages de Martiniquais, qui racontent pourquoi ils aiment la Martinique, ce qu’ils y ont vécu, et ce qu’ils souhaitent pour elle et ses habitants. Je vous laisse découvrir Claude ARNERIN (qui a accepté de nous en dire un peu plus) à l’initiative de ce magnifique projet « Martiniquais : Humans of Madinina ».
Qui es-tu Clardio?
Waouuu, c’est un exercice difficile ! Je suis un citoyen du monde au cœur de la Caraïbe, qui vit en Martinique. Je suis un autodidacte qui a une passion pour les nouvelles technologies, mais aussi un homme qui aime les défis. Ma devise: « Toujours plus loin, toujours plus haut. »
Pourquoi la photo te passionne-t-elle?
J’ai commencé la photo en 2007, après avoir perdu mon emploi. J’avais alors du temps, je parcourais la Guadeloupe ( à l’époque où j’y vivais ) avec mon appareil à la recherche de beaux clichés.
La photo m’a aidé à remonter la pente. Pour moi, c’est un exutoire qui me donne l’opportunité de partager avec les autres ma vision du monde.
Raconte nous ton projet « Martiniquais »
La naissance du projet remonte au mois de Novembre 2015, je rentrais d’un voyage à Vancouver avec des étoiles plein les yeux. Un soir, je reçois le coup de fil d’une amie qui me demande de regarder à la TV, “HUMAN” de Yann Arthus- Bertrand, le grand spécialiste de la photographie aérienne qui, à travers des vidéos, relate l’humanité, sous tous ses angles. Son projet m’a fortement inspiré. Etant photographe, je me suis dit: « Pourquoi ne pas mettre en photos tous ces visages qui enrichissent notre île ? »
Plus tard, au mois de Janvier 2016, dans la naissance de cette idée, je découvre le projet photographique « Humans of New York » de Brandon Stanton, qui donne la parole aux New-Yorkais.
C’est décidé, je fais une ôde à la Martinique, à travers la richesse et la diversité de ses habitants : Les Martiniquais.
Quelle expérience en tires-tu?
Que du positif ! Ca m’aide à grandir et aussi à comprendre que la vie est complexe ici. Mais que nous avons cette opportunité de vivre dans un environnement merveilleux. Ça semblera bizarre, mais je suis un grand timide, ce projet m’aide à aller au-delà, car aborder ou contacter une personne que tu ne connais pas n’est pas un exercice facile. Au-delà des clichés, il y a des personnes merveilleuses en Martinique.
Et je comprends que nous devons aller au delà de ce que nous voyons.
As-tu d’autres projets en cours?
Non. Car le projet “ Martiniquais ” me prend beaucoup de temps.
Je dois finir la saison 1. Ensuite m’atteler à la préparation de la saison 2 avec des nouveautés.
Si tu devais formuler une question commençant par « Et si? » Quelle serait-elle?
Et si nous partagions plus d’amour entre nous ?
Un dernier mot?
Merci, car souvent nous ne prenons pas le temps de dire merci.
Merci aux personnes qui m’aident sur ce projet .
Merci aux participants et futurs participants de ce merveilleux projet.
Et merci à toi Clardio, pour cette ôde aux « Martiniquais » 😉
En attendant le site Internet, je vous invite à suivre ce beau projet sur les réseaux sociaux
Qui es-tu Léa? Vaaaste question! je vais tenter d’y répondre le plus simplement que possible ☺. Âgée de 28 ans, je suis née à Paris dans le XIIème arrondissement, d’un père martiniquais et d’une mère guadeloupéenne. J’ai grandi en Martinique entre le François et le Lamentin. Très attachée à mes cultures – cette expression me tient à cœur – je suis martiniquaise, guadeloupéenne, caribéenne, française et européenne. Toutes ses influences m’ont modelée et j’ai fini par accepter qui je suis sans peur des libellés.
2. Quel est ton parcours personnel et professionnel?
Partie étudiée à 19 ans en France Hexagonale j’ai pu me perfectionner dans des domaines qui me passionnaient sans contraintes. Les trois principaux sont le commerce international, la communication et le tourisme. J’effectue actuellement un Master 2 en Tourisme Durable et aménagement dans la faculté d’éco-droit sur le campus de Schoelcher de l’université des Antilles.
J’ai fait pléthore de petits boulots cela va d’hôtesse d’accueil à tutrice de formation en passant par l’enseignement et le tourisme.
3. Tu es engagée bénévolement auprès d’associations. Pourquoi cet engagement bénévole? Et pourquoi ces associations ?
Mon engagement trouve son fondement dans l’aide à l’Autre. J’ai pris conscience assez tôt d’être privilégiée. Pas dit riche, mais bien privilégiée.
Des parents aimants, de la nourriture, un endroit sûr où vivre, la possibilité de m’épanouir et d’étudier ce qui me passionne, toutes ces petits choses que l’on considère comme acquises. Ayant eu tout cet amour, je me suis dit qu’il était un devoir pour moi de le redistribuer en aidant d’autres personnes, comme moi même, qui eux n’avaient pas forcément eu toutes les cartes que j’ai eu.
4. Quel regard portes-tu sur le bénévolat aujourd’hui?
À mon sens lorsque l’on fait du bénévolat notamment dans l’action social et l’humanitaire, il est important de garder à l’esprit qu’en face de soi, l’on a des femmes et des hommes, dans une mauvaise passe à un moment précis de leur vie mais que demain est un autre jour et que cela ira mieux.
La notion d’humanité est pour moi primordiale pour comprendre pourquoi le bénévolat est de plus en plus plébiscité. Certaines couches de la société qui n’avaient jusqu’alors aucune idée du besoin ou de la détresse qui les entourait la voient de leurs propres yeux.
En Martinique le lien social a toujours été très fort, dans le quartier, dans l’immeuble, le fait de vivre ensemble nous permet de savoir qui est dans le besoin et généralement l’aide est juste comme il faut sans chichi et sans compteur. Cela fait partie de notre ADN, mais je suis une éternelle optimiste et je me raccroche à l’idée que cela existe toujours ;-).
5. Depuis combien de temps es-tu bénévole?
C’est lors de mon arrivée au Lycée que j’ai commencé à m’investir (beaucoup trop au goût de mes parents) dans le milieu associatif tout d’abord. Le bénévolat dans le domaine social et humanitaire est revenu dans mon parcours de vie lorsque j’ai décidé de m’établir en Martinique il y a un peu moins de 2 ans.
6. Parles-nous des associations auprès auxquelles tu es engagée, des expériences professionnelles et personnelles que tu as vécues, et ce que tu en retiens.
Les deux associations dans lesquelles je suis engagée sont Jahaïr et Soulajé Difikilté Frew – SDF. L’action de Jahaïr est essentiellement centralisée sur Haïti, où on aide, depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010, un petit village qui se situe dans l’Artibonite, le village Noé. Les membres de l’association font régulièrement des actions, en Martinique, afin de récolter des fonds pour permettre au village d’avoir de l’eau, de maintenir l’école ouverte pour les enfants du village, et prochainement un dispensaire doit être mis en place.
Un documentaire a d’ailleurs été tourné sur la dernière mission de Jahaïr en partenariat avec l’école ILERI de Paris, « Chimen Lanmou » de Yannis SAINTE-ROSE. Jahaïr n’est pas la seule association a aider ce village, l’action est multiple et donc plus forte.
Concernant SDF l’action est uniquement sur la Martinique, et c’est une association qui a pour but d’aider les acteurs qui agissent déjà en faveur des personnes en situation. On retrouve dans nos partenaires l’ACISE Samu sociale, ou en encore le CRC en mettant à disposition des bénévoles notamment. À terme l’action de SDF s’articule autour de deux grands projets :
– un food-truck qui permettra une réinsertion par le travail ;
– une plate-forme collaborative permettant à tout un chacun de rentrer en contact avec n’importe quelle association martiniquaise qui aurait besoin de bénévoles.
Je suis juste membre de Jahaïr, mais j’ai pu vivre une expérience exceptionnelle, avec cette association j’ai pu réaliser un de mes rêves, aller à Haïti. La mission humanitaire n’a duré qu’une semaine, en février 2014, c’est d’ailleurs lors de cette mission qu’a été tourné le documentaire dont je parlais précédemment. J’ai eu le privilège de pouvoir participer à l’aide apportée au village en ramenant tout le matériel collecté des mois durant par les bénévoles en Martinique et sur Paris. Avoir le privilège de fouler cette grande terre d’Histoire, de rencontrer des haïtiens remplis de joie de vivre, je sais que cela fait cliché mais c’est Tellement Tellement Vrai!
J’ai été la chargée de communication de SDF durant un peu plus de 18 mois. Ce type d’expériences est toujours fort en émotion, car on se donne à fond et on croit à tous les projets mis en place; mais certaines fois la vie nous rappelle à des obligations et j’ai du arrêter car ce poste demandait une grande disponibilité que je ne pouvais plus donner (j’ai repris mes études en Master 2 en septembre 2104).
« Savoir donner, s’investir, sans s’oublier !» voilà ce que j’ai appris lors de mes différentes expériences de bénévolat. J’essaye d’utiliser cette apprentissage partout dans ma vie.
7. Si tu devais formuler une idée, une réflexion, commençant par « Et si… » quelle serait-elle?
Et si l’action devenait le moteur premier. Attention je ne dis pas que la réflexion n’a pas sa place, mais le « Il faut » ou le « il faudrait » devrait être banni de nos vocabulaires.
Et si on s’asseyait pour créer le plan d’action pour aider ne serait-ce qu’un peu l’ensemble des êtres vivants de notre planète.
8. Un dernier mot?
Le bénévolat est une des formes que votre aide à l’Autre peut prendre, mais un regard, un sourire, porter les sachets d’une personne âgée, cela aussi peut nous rendre l’humanité si fragile qui nous lie.
Où que vous soyez, vous pouvez aider !
En novembre 2011, les agences AACC Caraïbes délégation Outremer (association des agences conseil en communication) ont organisé une conférence dans le cadre de la journée de la pub, animée par le président national de l’AACC, Frédéric WINCKLER, sous le thème : « Des marques qui en ont ».
Lors de son intervention, M. WINCKLER a exposé les 3 notions à développer afin de déterminer et communiquer sur une marque.
Le « what » : de quoi parle-t-on?
Le « how » : comment cela « fonctionne »?
Et le « why » : pourquoi est-ce que l’on crée, développe, et vend cette marque (ce produit) ?
Plusieurs grandes marques ont été prises à titre d’exemple pour étayer cette méthodologie appliquée : Apple, Google, Nike…
Au moment des questions/réponses quelqu’un du public a demandé : « Selon vous, les différents points abordés durant la conférence sont-ils applicables à la Martinique ? » Réponse de Frédéric WINCKLER : Oui! La Martinique peut (doit?) être considérée comme un produit, ou mieux, comme une marque! Mais il faut que la Martinique trouve son « why ».
Et si la Martinique trouvait son « why » ? Même si nous devrions tout d’abord, selon moi, trouver notre « what ».
Que sommes-nous ? Une île, parmi d’autres, dans le bassin caribéen, dont la langue officielle est le français, mais sur laquelle on aime parler créole (enfin, ça dépend…), avec un climat tropical, du soleil presque toute l’année, des plages , des montagnes, des rivières, et des forêts…
Nous sommes une île avec une histoire forte, riche, lourde, et des paysages uniques : le morne Larcher, la Montagne Pelée, le Rocher du Diamant, la Caravelle, le Morne Gommier…
Certains diront qu’il faut que l’on arrête de se prendre pour le centre du monde. Mais sachons reconnaître la beauté de notre île. Sachons reconnaître que la structure même de nos paysages, la différence qui existe entre le Nord et le Sud de l’île, le métissage de notre population… font que la Martinique est unique (autant que la Guadeloupe ou Sainte-Lucie…).
Une fois que nous avons reconnu cela, quel pourrait être notre « why » ? Pourquoi vendrions-nous la Martinique. Pourquoi quelqu’un choisirait la Martinique pour ses vacances plutôt qu’une autre destination « soleil » ?
N’ayons pas la prétention d’avoir la ou les réponses. Mais il doit y en avoir autant que d’anecdotes sur notre histoire, notre culture, nos traditions. Autant de réponses que de manifestations culturelles et musicales organisées sur l’île, autant que de produits artisanaux fabriqués dans le respect de la tradition ou dans l’innovation, faisant la fierté de notre savoir-faire , de restaurants et bars situés au bord de la mer ou cachés dans nos jolies campagnes, de personnes créant des entreprises et activités dans le domaine du loisir, de « sié dam bonjou ! » formulés une fois entré dans un lieu public, de sourires accueillant des personnes ayant l’envie et le plaisir de faire découvrir la Martinique à travers des choses simples comme le délice d’une canne dégustée, le rituel du ti-punch (rappelons que notre rhum est l’un des meilleurs, sinon le meilleur du monde) ou encore de notre merveilleuse façon de transformer nos fruits locaux en friandises, jus, liqueurs et sirops glacés ?… En fait, il s’agit de tout ce qui fait qu’il fait bon vivre en Martinique et que nous aimons notre île (malgré les points négatifs que l’on pourrait soulever).
Nous avons tant de choses à partager, tant de choses à valoriser, qu’il serait facile de trouver LES « why » de la Martinique. Il sera en revanche plus complexe de trouver une réponse unique, un seul axe, englobant tous nos avantages concurrentiels, le tout dans une synergie certaine. C’est pourtant vital, tout d’abord pour nous-mêmes, peuple Martiniquais. C’est juste une question de positionnement en terme de communication…
Le « why » de la Martinique, c’est une vision générale de notre île, partagée par la population dans sa globalité. Une vision qui porterait nos valeurs, nos ambitions et les détails qui font que nous aimons notre Martinique, un message, un concept, qu’il nous serait facile de véhiculer auprès des touristes qui viennent découvrir notre île…
Alors, trouver le « why » de la Martinique, on s’y met ?
Un focus sur une jeune Martiniquaise ambitieuse et sympa qui adore son île. Ca fait toujours beaucoup de bien! Bonne lecture!!
Je m’appelle Laura, j’ai 23 ans, toutes mes dents et beaucoup d’ambition dans la vie et surtout pour la Martinique.
J’ai abandonné l’idée d’intégrer une école de commerce parce qu’une petite idée tenace me trottait en tête.
C’est ainsi que je suis rentrée au pays pour développer cette idée et valoriser mon petit caillou favori. La Martinique a énormément de secrets et de coins de paradis à découvrir. Par ailleurs, la plupart des Martiniquais adorent leurs pays et connaissent ces secrets et ces coins de paradis. L’idée est de permettre à tous d’en parler, de partager leur vision de la Martinique, pour que la tout un chacun puisse en profiter. Combinez ceci avec des bons plans, et vous disposerez d’un outil pour découvrir ou redecouvrir la Martinique !
Voilà, depuis le jour où je travaille pour développer cet outil, mon travail consiste à valoriser la Martinique, à la découvrir, pour partager mes découvertes avec tous, et j’adore ça !
J’aime sa diversité, dans les paysages, les gens qui y vivent, sa gastronomie, sa culture, son histoire…
L’un de mes plaisirs est de profiter d’une vue incroyable…dans mon rétroviseur !
J’aime beaucoup moins les retards qu’on accumule, sur le plan technologique notamment, ou dans les administrations ou tellement de choses pourrait avancer plus vite.
Avec mes photos, je cherche à partager des choses que j’ai vues et qui me touchent, dans leur simplicité ou dans leur ensemble complexe. D’ailleurs en dehors de mon APN je fais beaucoup de photos avec mon téléphone, qui est toujours à portée de main lors de ballades imprévues.
J’aime beaucoup photographier la nature, les plantes, les animaux,et les paysages… J’aime également travailler les ombres, les silhouettes.
Petit pays… Je t’aime beaucoup. Beaucoup. Beaucoup
Il y a un adage qui dit : « Les bons comptes font les bons amis ». En France, donc en Martinique aussi, vu les délais de paiement, nous ne devons pas avoir beaucoup d’amis…
En effet, les factures sont réglées en général à 30 jours fin de mois (donc 45 jours….), voire 60 jours. Sans compter les délais très longs de paiement des collectivités.
Notre tissu économique étant principalement composé de TPE (très petites entreprises), il est difficile pour elles de supporter des délais de paiement aussi long, surtout quand on réalise que le plus important pour cette forme d’entreprise, c’est une bonne trésorerie, au quotidien. C’est bien de faire du chiffre d’affaires, mais si c’est mieux d’être payé régulièrement et à temps.
Bon nombre de TPE dépose le bilan, faute de rentrées effectives d’argent, et donc les dettes qui s’accumulent, et un découvert qui se creuse, déclenchant le paiement d’agios. Une économie saine ne peut, selon moi, pas fonctionner avec des paiements à rallonge, surtout pour des TPE.
Et si on supprimait les délais de paiement?
Pas bête hein… Mon entreprise livre le service ou le bien pour laquelle elle a été sollicitée, et le chèque est prêt à la livraison, ou le virement est effectif (sur mon compte) au bout de 3 jours maximum. Idéaliste? C’est pourtant ce que nous faisons tous les jours en tant que consommateur.
Vous me direz: l’économie est basée sur ce système de paiement à 60 jours, il sera difficile, voire dangereux de détruire ce système en supprimant ces délais de paiement, surtout que peu d’entreprises pourraient appliquer le règlement comptant, puisqu’elles sont rentrées dans le cycle.
Justement, si elles ne peuvent pas payer comptant, c’est parce qu’elles-mêmes ne sont pas payées à temps… Pensons-y! Si les entreprises Martiniquaises connaissent aujourd’hui des difficultés (à payer les charges sociales et fiscales par exemple), c’est parce qu’elles ont des problèmes de trésorerie, parce qu’elles ne reçoivent pas l’argent de leurs services rendus quand elles doivent le recevoir.
Il est vrai que les grandes entreprises et les grands groupes ne pourront peut être pas suivre. Et les collectivités, à cause de leur système administratif, ne pourront pas payer comptant (et pourtant…). Mais entre petites entreprises, il serait bon pour notre économie d’appliquer cette règle, afin de faire tourner notre économie de façon plus saine.
Pour finir, imaginez-vous, en tant que consommateur, payer vos courses 45 jours après, ou le coiffeur, le restaurant ou encore votre essence 30 jours après les avoir effectivement « consommés » (dans le meilleur des cas…). Pensez-vous que ces prestataires pourraient survivre? La réponse est non… C’est pour cette raison que nous payons « cash », dès que le service est rendu ou que les pots de yaourt sont dans le chariot, de l’autre côté de la caisse… Pourquoi ne serait-ce pas possible entre entreprises?
Alors, payer comptant pour permettre au TPE de fonctionner correctement pour notre le bien de notre économie, on s’y met?
Même si le blog prône l’excellence de façon générale, il est vrai que cette excellence ne pourra être atteinte sans cette volonté affichée et démontrée de faire de la qualité. Un échange de tweets avec @jpdereynal a inspiré cet article. « Les Outre-Mers son condamnés à la qualité! Nos petites capacités de production nous obligent à produire le meilleur ».
Une notion qui se perd
La qualité est définie dans le Larousse comme suit:
« Ensemble des caractères, des propriétés qui font que quelque chose correspond bien ou mal à sa nature, à ce qu’on en attend : Du papier de qualité moyenne. »
« Ce qui rend quelque chose supérieur à la moyenne : Préférer la qualité à la quantité.«
« Chacun des aspects positifs de quelque chose qui font qu’il correspond au mieux à ce qu’on en attend : Cette voiture a de nombreuses qualités. »
« Trait de caractère, manière de faire, d’être que l’on juge positivement : Qualités morales. Des qualités de cœur. »
Le mot qualité a donc plusieurs définitions, qui ramènent toutes à une notion de jugement et d’attentes vis-à-vis des publics visés.
I bon kon sa…
Quand on entend qualité, on pense souvent certification (ISO 9001…) ou produit de luxe. Ces dernières années, nous avons tellement axé sur la quantité, en défaveur de la qualité, que nous nous sommes accommodés à notre si célèbre « i bon kon sa » (les revendications de la grève de 2009 confirment mes propos…) Forcément, dans notre esprit de consommateur (et même celui de l’entrepreneur parfois), quand on parle de qualité, on se dit qu’il va falloir y mettre le prix.
Or, cette qualité commence, non pas par la fixation d’un prix, mais bel et bien par la volonté de proposer et vendre et un produit (un bien et/ou un service) bien fait, sous tous les angles, de A à Z.
La qualité: un levier économique pour nos territoires insulaires?
Quel que soit le produit, bien ou service que vous proposez, sa qualité commence par son intégration dans la boucle économique du territoire (au-delà de l’aspect financier). A quoi sert-il? Comment va-t-il servir la société? Ou l’économie? Est-il bien fait? Quels sont ses défauts? Comment puis-je pallier, améliorer ceux-ci?
S’il s’agit d’un service, l’accueil est-il accueillant (cette question est moins bête qu’elle n’y paraît…). Les collaborateurs sont-ils assez formés, ont-ils tous les éléments en mains pour conseiller au mieux les « consommateurs »? Le service après-vente est-il optimal? Est-ce que je prends le temps pour considérer les remarques, avis, satisfactions et mécontentements des clients/consommateurs/usagers pour améliorer mon produit/services?…
Nos territoires nous obligent effectivement, inévitablement, à produire des petites quantités. Nos unités de production n’ont pas la capacité de produire à grande échelle. Nos produits, par exemple (le rhum, le sucre, le grand arôme, nos confitures, confiseries, sirop…) deviennent alors des denrées « rares ». Il parait que ce qui est rare est précieux, voire cher…
Le secteur tertiaire répond aux mêmes problématiques! Prenons l’exemple des NTIC. Notre insularité nous oblige à trouver des solutions et alternatives afin de travailler avec le national et l’international, et donc d’exporter nos savoir-faire, avec ce détail qui peut être un facteur concurrentiel non négligeable: le décalage horaire. (Et oui, ce petit plus qui nous semble parfois être un handicap peut devenir une véritable force, et ajoute à la qualité des services rendus…) On en parle dans un prochain article.
La qualité d’un territoire : la mise en commun des qualités individuelles
Comme une forêt est composée de plusieurs arbres, la qualité de nos territoires ne passera que par la volonté tout d’abord individuelle de chacun d’être excellent dans ce qu’il fait. Que ce soit pour la finalisation de votre mémoire de fin d’études, la rédaction de votre CV, la réparation de la voiture qui est confiée à votre garage, la satisfaction des papilles du couple venu dîner dans votre restaurant en amoureux, le moment magique que vous ferez passer à cette famille venue en week-end dans votre hôtel, la considération que vous aurez et l’empathie dont vous ferez preuve auprès des patients de l’hôpital dans lequel vous travaillez, le bon accueil des administrés de votre collectivité, l’envie et la volonté d’être le meilleur rhum du monde… Juste pour le plaisir de pouvoir se dire: quand je fais quelque chose, je le fais bien (avec toutes les bonnes répercussions sociales et économiques que cela engendre…)
Alors, tirer nos territoires, en particulier la Martinique vers le haut, en faisant d’elle une île de qualité, dans tous les sens du terme, on s’y met?