Politique/Social

Et si on travaillait pour vivre, et pas l’inverse?

On entame la 8e et à priori dernière semaine de confinement. Pour certains c’était long, pour d’autres, ils ne les ont pas vues passer. Autour de moi (des proches, des amis, des connaissances), j’ai entendu des « je m’ennuie », « le temps est long », « les journées passent et se ressemblent » (bon ok, ça c’est moi qui le dit…).

Et tout ça m’a amenée à rédiger cet article et partager avec vous cette réflexion : on nous apprend depuis tout petit que nous devons trouver notre salut dans le travail. Et lorsque l’univers (et là je parle du coronavirus) nous contraint à rester chez nous, sans pouvoir travailler comme d’habitude, on ne saurait pas quoi faire de nos journées ?

La dignité dans le travail

Un ministre a dit : « nous sommes un peuple qui aime travailler, qui trouve sa dignité dans le travail ».

Hop hop hop! Est-ce qu’on peut reprendre s’il vous plaît ? La dignité dans le travail ? Depuis quand il a été décidé que le travail était LE critère de la dignité humaine ? Mais non M. le ministre ! A quel moment il a été décidé qu’on était digne, qu’on méritait du respect, parce que l’on travaillait ? La dignité on l’a en tant qu’être humain, de fait, que l’on soit cadre, PDG, caissier, infirmier, commercial, éboueur, avocat ou… chômeur ! Non, le travail ne doit plus être le (seul) curseur de la dignité. Un chômeur qui donne de son temps en aidant une association en bénévolat ne serait pas digne selon votre définition ?

Beaucoup de personnes n’aiment pas travailler dans les conditions actuelles, il faut le dire ! On travaille pour gagner de l’argent et parce qu’il le faut, pour le progrès et le bien-être de la société ! On travaille pour mettre nos compétences au service d’autres entreprises et personnes, on travaille parce que le système actuel nous y oblige ! Mais ce qu’on aime c’est profiter de la vie, de nos enfants, de nos parents, de nos amis, aller à la mer, voir des expositions, voyager (ça c’était avant…), ne pas mettre de réveil le matin et manger-de-la-bonne-bouffe ! (NON pas du pangolin…)

Prenons le temps de nous adonner à nos hobbies!

Ce que je veux dire, c’est qu’une fois qu’on a fait ce grand tri dans nos papiers et dans nos placards, qu’on a fait ce grand nettoyage dans la maison, qu’on a fini de retaper ce meuble… et si on avait profité de ce temps de repos forcé pour essayer de mettre en oeuvre tous ces petits (et grands) projets qu’on n’a pas le temps de développer en temps normal ?

Planter des tomates (mais si ! Avec les pépins des tomates qu’on mange, tout simplement! Ca fonctionne aussi avec le melon, la pastèque, le giraumon, les poivrons… je suis moi-même en train d’expérimenter), commencer à réfléchir à ce blog qu’on souhaite lancer depuis un moment, développer et rédiger notre projet d’entreprise ou d’association, apprendre à jouer de la guitare ou du piano, découvrir ou se perfectionner en peinture, en dessin… se former sur n’importe quel sujet, pas forcément professionnel, (re)découvrir un pan de l’histoire de l’humanité… ! Internet est notre meilleur ami pour tout ça !

Et pour celles et ceux pour qui leur boulot c’est leur passion (oui vous avez le droit!) et bien c’est le moment de repenser vos concepts et process, de revoir et d’améliorer vos produits et services, de changer de paradigme parce que le monde de demain ne sera plus celui d’hier (enfin je l’espère, sinon on n’aura rien compris!!)

Il y a tellement de choses à faire si on réfléchit bien… j’ai envie de dire qu’on n’a pas le droit de s’ennuyer. (Sauf si on le souhaite…) Théoriquement, la vie va reprendre son cours (presque) normal d’ici quelques jours, mais il n’est jamais trop tard pour commencer à mettre en oeuvre cette envie qui nous trotte dans la tête depuis longtemps mais que nous n’avons pas le temps de développer. Prenons-le ce temps !!

A-t-on réellement envie d’être défini et caractérisé par notre métier?

Lorsque l’on nous demande ce que l’on fait dans la vie, on répond par notre métier. Est-ce vraiment ce que l’on a envie de répondre? Nous sommes des humains qui avons des hobbies, des passions, des rêves, des envies, qui peuvent changer, varier, évoluer, des qualités et des défauts, ET on a un métier qui nous occupe certes une bonne partie de la journée, mais qui ne devrait pas nous définir en tant qu’individu si ce n’est pas notre choix…

Alors, et si on arrêtait de mettre le travail au coeur de nos vies et de notre quotidien pour en faire une partie comme une autre (oui toujours 35h par semaine jusqu’à nouvel ordre*…) en y intégrant tous les jours une activité pour laquelle on est doué, ou qui nous plaît (même si on n’est pas doué) et qu’on kiffe! Oui, parce qu’il faut kiffer chaque instant de la vie ! On doit travailler pour vivre, et ne plus vivre à travailler…

*Ah on me dit dans l’oreillette que le Medef veut que les salariés travaillent encore plus?! Quoi plus de 35h par semaine?? Va falloir que j’aille parler au Medef…

Crédit photo : pixabay

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