Boîte à Idées

Et si les élus étaient rémunérés en fonction de leurs résultats?

On jette un pavé dans la marre! Hop! Comme ça c’est fait!

Tout travail mérite salaire. Cette règle s’applique tant aux entreprises privées qu’aux institutions et collectivités. C’est ainsi que fonctionne notre économie.

Si on prend le cas des salariés des entreprises privées, par exemple les commerciaux et cadres dirigeants, ceux-ci sont embauchés et  briefés sur les objectifs qu’on leur fixe, et les résultats attendus. Sur une périodicité donnée (hebdomadaire, bi-mensuelle, mensuelle…) on fait le point sur ce pour quoi ils ont été embauchés (augmenter le chiffre d’affaires par exemple). Ils sont souvent rémunérés en fonction de ces résultats, avec comme base le minimum légal.

Quoi de plus normal dans la logique économique actuelle? Il sera difficile pour une entreprise de payer des salariés plus que ce qu’ils ne rapportent. Ce serait la banqueroute assurée. Alors quand les résultats sont très bons, ils peuvent être très bien payés, mais quand les résultats ne le sont pas, et bien la rémunération est minimale, si le contrat est défini dans ce sens.

Si on prend maintenant le cas des élus, qui deviennent alors des « salariés » de l’état, et à qui on (le peuple…) confie des missions (celles qu’ils promettent pendant les campagnes électorales), pourquoi n’appliquerions-nous pas la même logique que les commerciaux du secteur privé?

Comme tout travail mérite salaire, les élus seraient rémunérés en fonction de l’atteinte des objectifs qu’ils ont annoncés, de la mise en place des mesures proposées, des résultats sur la situation du territoire qu’ils gèrent, avec le minimum légal si ces résultats ne sont pas là.

Etre « élu » c’est se mettre au service de la société. C’est donc une mission, pas un métier. Ce qui serait sensé et logique, c’est d’être rétribué pour le temps passé à cette mission, et être remboursé des éventuels frais engagés, avec un contrôle stricte. Mais avoir une rémunération fixe mensuelle, quelle que soit la situation financière ou sociale de la collectivité ou de l’institution en question, cela aura la même conséquence que sur une entreprise privée.

Surtout que, pour le premier secteur, on parle d’argent « privé », qui provient donc des dépenses volontaires des consommateurs, celle qui fait tourner l’économie. Alors quand pour le second secteur, on ne parle que d’argent public, celui prélevé en grande partie sur les entreprises et les citoyens à travers les différents impôts et taxes. Répétons-le, hors investissements structurants, la dépense publique ne créée pas de richesse, elle en consomme… (parfois) pour le bien de la communauté, mais seules les entreprises génèrent de la plus-value.

Que ce soit en France hexagonale ou ultramarine, les élus devraient avoir cette démarche volontaire de moduler leur rémunération en fonction de l’état du pays ou de la collectivité qu’ils gèrent, en plafonnant un salaire raisonnable quand la situation s’améliore, mais surtout en fonction de l’atteinte des objectifs fixés, de la tenue des promesses faites. Car il est vrai que les élus travaillent énormément, nous n’en doutons pas.

Alors, travailler sur une loi qui réglementerait les rétributions des élus, en fonction de leurs résultats, et si on s’y mettait?

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3 Comments

  • Hervé 18/04/2013 at 20:34

    On assisterait alors au règne du « court termisme » des projets poudre aux yeux « feu de paille ». Nous n’aurions alors aucun grand projet, de ceux qui prennent du temps à se déployer et qui créent les emplois et les forces pour l’avenir (ariane, airbus etc…).

    La rémunération à la performance peut être la pire des choses, même en politique.

  • aezameo 18/04/2013 at 20:40

    Merci pour votre commentaire! C’est un point de vue! Après, la rémunération haute, quel que soit le résultat, attire beaucoup de monde. Les dernières actualités, de droite ou de gauche, nous montrent que la motivation c’est l’appât du gain, pas la situation de la société. Au risque de caricaturer et d’être un peu dure, on travaille à grand coup de communication, mais finalement, rien ne bouge réellement. C’est mon avis.

  • Christophe L. 19/04/2013 at 18:04

    C’est bien de soulever la question

    En réalité il y a deux vrais problèmes:
    1. La question cruciale des critères de rémunération (l’échelle notamment) porte déjà en elle-même le noeud du problème. Doit-on l’indexer sur le nombre d’objectifs atteints, l’importance des objectifs atteints, objectifs fixés par qui? Au cours de la campagne? Ou alors par une autorité indépendante? Critères uniformes? Différenciés? si oui comment et dans quelles mesures? Bref! Difficile.

    2. Et je rejoins un peu Hervé sur ce point, les politiques publiques s’orienteraient beaucoup plus vers des opérations à court-terme ce qui entrainerait un désintérêt dans le réformes structurelles (qui prennent généralement plus d’un mandat pour pour produire leurs effets). Ce serait typiquement le moyen de rendre plus profonds les cycles politiques avec les effets pervers qu’on leur connait déjà…

    Et puis juste pour conclure, la motivation des élus et d’ailleurs leur épée de Damoclès, c’est normalement la remise en jeu régulière de leur mandat. Ils sont donc « récompensés » par la réélection, « sanctionnés » par l’inverse.

    Mais bon, au niveau de la politique locale en général, il arrive assez régulièrement que des élus restent en poste en dépit de leurs résultats, question de capital sympathie ou autre, mais je bon, je glisse un peu…

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